Pinar Selek à Marseille

Publié le par bmasson-blogpolitique

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

La création de l’état turc

Pinar Selek est considérée comme une terroriste dans son pays.  Elle est très investie notamment dans le mouvement des Sans Papiers en France. Elle est une sociologue qui a travaillé sur les mouvements sociaux.

 

Depuis 10 ans peut-être, je me demande pourquoi cette institutionnalisation du négationnisme du génocide des Arméniens.

 

Pourquoi y a-t-il les noms dans les rues des « Goebbels » turcs, de ceux qui ont dirigé le génocide ? Il y a cent ans qui ont passé. Maintenant, c’est la question Kurde et le conflit au Moyen-Orient qui sont prioritaires.

 

A qui profite ce crime ?

 

C’est un projet politique commencé au début du siècle par des jeunes turcs pour la création de la nation turque et cela a permis de créer la bourgeoisie sur le bien des Arméniens. Mais après la première guerre mondiale, le projet a échoué.

 

Quand il y a eu des procès du génocide, les jeunes turcs coupables ont confisqué les matériaux du tribunal. Le projet de la création de la nation turque a été poursuivi.

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

Construction des symboles turcs.

 

Une partie de ces cadres avaient fait leurs études en France, en Allemagne. Ils avaient appris le jacobinisme et le darwinisme social.

 

Ils ont fait en Turquie une architecture de nation jacobine.

 

Ils ont expliqué comment il fallait s’habiller, comment il fallait parler, de façon très militarisée.

 

C’est la construction des symboles qui continuent aujourd’hui.

 

Deux fois par semaine, dans les écoles, c’est le slogan « Heureux d’être turc ». Quand ils ont accueilli les communautés musulmanes des Balkans et du Caucase, et qu’il y a eu l’extermination et l’expulsion des non musulmans, si tu dis : « Je suis Turc », tu es heureux  et si tu ne dis pas « Je suis  Turc », tu n’es pas heureux. 

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

L’utilisation de la peur.

 

A force de répéter tous les jours, on s’habitue. Le monisme a structuré la sexualité, le corps, la vie culturelle, le langage,

 

On a incorporé la peur et la culpabilité. La structure politique qui s’appuie sur la peur et qui l’alimente tout le temps est un outil de domestication pour tous les gouvernements.

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

Quand il n’ y a pas la justice, cette habitude de pouvoir exterminer, c’est possible d’obliger les gens  car on n’a pas encore réfléchi, on n’a pas confronté. C’est tabou. Tous les gouvernements profitent de ça.

 

Le caractère moniste de ces structures est un bon outil de domination.

 

L’oecuméniste est un nationaliste anti-ottoman. Erdogan, lui, avance le nationalisme ottoman.

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

Les différents mouvements en Turquie

 

Il m’a demandé de parler des différents mouvements sociaux en Turquie. En général, on pense que dans les contextes autoritaires, les mouvements sociaux ou les groupes d’opposition se radicalisent. 

 

Il y a eu une ouverture à partir des années 1960. Jusqu’aux années 1950/60, ils ont continué le monisme et le parti unique.

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

Quand il n’ y a pas la justice, cette habitude de pouvoir exterminer, c’est possible d’obliger les gens  car on n’a pas encore réfléchi, on n’a pas confronté. C’est tabou. Tous les gouvernements profitent de ça.

 

Le caractère moniste de ces structures est un bon outil de domination.

 

L’oecuméniste est un nationaliste anti-ottoman. Erdogan, lui, avance le nationalisme ottoman.

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

Le féminisme

 

Le mode de mobilisation, d’organisation, le mode d’action on pensait que tout était révolutionnaire. On verrait après la révolution pour toutes les autres questions : la LGBT, le féminisme, les Kurdes, l’Arménie.

 

Ca a été une époque de radicalisation de la gauche jusqu’aux années 1980. C’est la création d’un réservoir de militants.

 

En 1980, défaite de la gauche avec plein d’exils, d’emprisonnés, de morts. Vous avez entendu parler du Chili, mais pas de la Turquie.

 

Je ne veux pas entrer dans la complicité de l’Europe.

 

Les délégués syndicaux turcs étaient condamnés à mort. La CGT française, pas de solidarité?* (voir l’élément contradictoire à ses propos que j’ai trouvé).

 

Emergence de nouveaux groupes. Les féministes ont été très importantes.

 

Les féministes mettaient en question, début 80, à la fois la droite et la gauche. La femme aux cheveux courts était le symbole de la République. Ataturk a fermé les initiatives des femmes qui se voulaient autonomes

 

Les femmes étaient idéalisées. Les féministes du début de la création de la République ont fini comme Camille Claudel, à l’hôpital psychiatrique.

 

Quand les femmes ont commencé à critiquer et à s’organiser ensemble, elles sont devenues dangereuses.

 

 

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La CGT et la FSM de 1966 à 1984 Contribution de Janine MAREST et d’Alphonse VERONESE

 

 

 

 

 

La période 1966/84, se caractérise par une stratégie sociale et politique de la CGT pour des changements profonds en France avec d’évidentes répercussions européennes et internationales. Il convient de se remémorer comment les données économiques, et politiques internationales furent exploitées contre l’accession de la gauche au pouvoir en 1981.

 

Les initiatives syndicales portèrent principalement sur :

 

 

 

  -Des grèves de solidarité, manifestations, collectes de fonds avec les syndicalistes en luttes contre les dictatures, pour les libertés et la démocratie (Espagne, Portugal, Grèce, Turquie, Chili, Salvador…), pour l’élimination de l’apartheid en Afrique du sud, pour le respect des droits de l’Homme en Tchécoslovaquie et en Pologne….

Pinar Selek

 

Autoritarisme, droits et démocratie : où va la Turquie ?

 

Autres mouvements

 

Elles ont montré l’intersectionnalité et le caractère patriarcal des nationalistes turques. « Nous ne sommes pas ces idoles ! ». Elles ont mis en question le militarisme et le nationalisme dans les mouvements de gauche. Puis d’autres mouvements ont vu le jour. Les anti-militaristes ont apparu dans les années 1983/84. Le mouvement libertaire, la LGBT et les écologistes sociaux, depuis 20 ans. Ils ont réussi à s’adapter au contexte par une adaptation pragmatique. Il y a eu convergence de groupes. Actions communes et partage des idées, voyage des idées et des expériences. Puis conflits internes dans les groupes entre 1990 et 2000. Il y a eu une période de transformation intéressante.

Pendant le débat, une représentante de la Marche Mondiale des Femmes a expliqué qu’après les gardes à vue de femmes turques responsables de la Marche Mondiale des Femmes en Turquie et avec les arrestations ou les tortures d’autres femmes, il y aura un mouvement de solidarité qui sera organisé.

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« Ce soir, je suis triste. Triste que mon pays l'Arménie soit abandonnée par le monde,seule face à l’armée d'Aliyev & d'Erdogan. Triste que mon pays la France, la ville où je travaille Décines soit ainsi la proie des Loups Gris, de ceux que mes grands-parents ont fui il y a 105 ans. »

 

Sarah Tanzilli sur Twitter

10 20

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Le gouvernement français va dissoudre mercredi les Loups Gris, un mouvement ultra-nationaliste turc.

 

 

AFP

11 20

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Occupant désormais des postes importants au sein des services secrets turcs, les Loups gris sont conçus comme une véritable "force de projection" en Europe, et peuvent être activés à n'importe quel moment, comme récemment en France."

 

Marianne

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Parce qu’ils sont Arméniens.
(…) « Ignorer l’histoire dans laquelle on vit, la lutte désespérée de ses voisins, vous rend superficiel. Et cette indifférence laisse la porte grande ouverte à la brutalité. Pire encore, elle devient brutalité. » 
Pinar Selek
(…) Sur scène, deux comédiennes-musiciennes prennent la parole pour raconter le combat et l’espoir de cette femme. Une parole à deux voix, tantôt parlée, tantôt chantée. Portée par les accents envoûtants de musiques traditionnelles turques et arméniennes. Au-delà de son histoire, c’est un témoignage puissant et humaniste, dont les mots résonnent dans nos sociétés où les minorités doivent encore trop souvent vivre dans l’ombre.

(…)  Elle (= Pinar Selek) étudie la sociologie et réalise une grande partie de son travail de recherche en lien direct avec les réalités concrètes de la rue, ou auprès des groupes qu’elle rencontre (personnes LGBTSDF, peuples kurde et arménien). Le 11 juillet 1998, elle est arrêtée et torturée par la police d’Istanbul pour la forcer à donner des noms de personnes interviewées. Elle résiste. Elle est alors accusée à tort de terrorisme. C’est le début d’un acharnement politico-judiciaire qui dure encore aujourd’hui. 

(…) Son livre « Parce qu’ils sont arméniens » est publié en français en 2015.

Pinar Selek est condamnée par Erdogan à la prison à vie.
Elle a la nationalité française, vit à Nice où elle enseigne à l'université.
06 22
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Pinar Selek à nouveau devant la justice.
Annulation du dernier acquittement.
Iels ont a dent dure contre elle!
La Marseillaise 
03 23
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Publié dans Politique

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