Jean Teulé - Héloïse, ouille !

Publié le par bmasson-blogpolitique

Jean Teulé

Héloïse, ouille !

Editions Julliard – 2015

 

J’avais entendu à la télévision que Jean Teulé n’hésitait pas à être paillard dans ses romans. Je confirme.

 

Le vocabulaire sexuel est très fleuri. Tous les synonymes sont utilisés. Dans la littérature érotique, les auteurs utilisent rarement les mêmes mots, noms, adjectifs, verbes,  pour décrire leur imagination sexuelle qui « entretient la perversion » (p 72). Jean Teulé s’en est donné à cœur joie. Nous assistons en long, en large et en travers à tous les ébats amoureux du couple. C’est un roman  pied-de-nez à l’amour courtois. Abélard, qui commence son épanouissement sexuel à trente-huit ans, connaît sa première panne sexuelle page 78 !

Jean Teulé se demande si la femme est clitoridienne ou vaginale (p 55). C’est bien une question d’homme. MeToo est passé depuis pour expliquer comment fonctionne la sexualité féminine. Tout est sexualisé : les ouvertures, portes et fenêtres à Aquinay, sont « nues ». Les cierges « débandent » (p 236).

Le couple devient rapidement sado-masochiste. Jean Teulé défend l’idée que « les coups dépassent en douceur tous les baumes » (p 240). Ouais…

Hurtebiller (p 60) : saillir une brebis. Procéder à l’accouplement d’un bélier et d’une brebis.

Moutons islandais

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Béliers islandais

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Abélard hurtebille Héloïse ? Tout est dit.

 

C’est aussi drôle. Abélard est toujours « à la bourre » (p 59). Entendez l’expression dans les deux sens ! Il court après le temps, et après Héloïse. La chanson qu’il chante pour parler d’Héloïse est drôle aussi (p 66). En Bretagne, Abélard est surnommé « Couic-couic » par les moines qui se moquent de son émasculation (p 210). En effet, il se dandine comme un canard (p 143). Jean Teulé parle même de « backroom de bar gay » pour expliquer dans quelle salle sera enfermé Abélard par les moines qui contestent son autorité (p 233).

 

Le lecteur et la lectrice apprennent qu’au Moyen-âge, l’amour était un nom féminin. « Ma amour » (p 52). L’heure du couvre-feu reculait avec l’heure du coucher du soleil durant l’été (p 39). Quel était le sort des enfants non voulus ? Ils étaient soit jetés dans la fosse commue, soit offerts aux cochons, soient abandonnés pour y mourir en forêt (p 47). Les cheveux sont courts pour les criminels et les prostituées (p 71). Dans les étuves, le shampoing est créé à base de jus de bette et de feuilles de noyer (p 89).

Ces deux amants terribles vivent dans le Paris du 12e siècle. Abélard, éminent professeur et intellectuel, tombe sous le charme de sa jeune étudiante Héloïse.

Héloïse et Abélard, qui se sont rencontrés au XIIe siècle, restent un symbole de l'amour courtois. 

 

Quelle est l'histoire d'Héloïse et d'Abélard ?

Héloïse, jeune fille de 16 ans, et Pierre Abélard, son professeur qui était un savant mathématicien tombent amoureux. Cependant, l'oncle d'Héloïse refuse que sa nièce s'unisse avec cet individu. Pour pouvoir vivre cet amour, Héloïse, enceinte, est alors obligée de s'enfuir avec son bien-aimé.

Qu'est-ce que le supplice d'Abélard ?

Après avoir gagné un serviteur d'Abélard qui lui ouvrit la porte de la maison, il se précipita, accompagné de ses amis et de ses proches, dans la chambre où dormait le jeune docteur; puis, après l'avoir lié de cordes, il lui fit, aidé de ses complices, subir l'effroyable supplice de la castration.

 

A la suite de ce drame, Abélard se réfugie à l'abbaye Saint-Denis où il devint moine et continua ses travaux.

 

Héloïse prend le voile à l'abbaye d'Argenteuil. Et devient en 1129 abbesse du couvent du monastère le Paraclet, près de l'ermitage fondé par Abélard 

 

 « Elle savait le latin, le grec, l’hébreu et la théologie, mais c’est l’amour qui causa son malheur ».

Louise Labé

« Elle parlait quatre langues. »

Marguerite de Navarre

« Elle rayonna sur tout le XVIe siècle ».

Publié dans mes poésies

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