Simone de Beauvoir -Les relations hommes/femmes - Ce que pourrait être l'amour - Juliette Drouet - Notre-Dame au Havre - Le lycée François 1er

Publié le par bmasson-blogpolitique

Simone de Beauvoir.

Après la banqueroute du grand-père,

Sa famille connaîtra « la misère ».

La discorde règnera entre son père et sa mère.

Elle souffrira de ces conflits réguliers.

« Tu as un cerveau de garçon ! » lui dira un jour son père.

Elle décide de vivre une vie extraordinaire.

Elle rencontre Jean-Paul Sartre.

Il deviendra son génie. Quel caractère !

Naîtra entre eux un pacte, un marché :

Celui de l’amour nécessaire

Qui les liera jusqu’à leur décès.

Après l’édition de quelques romans,

Elle obtiendra son indépendance

Et sera écrivaine à plein temps.

Elle rencontrera Mao Zedong*,

Fidel Castro,

Che Guevarra,

Et un nouvel amoureux,

Nelson Algren.

Elle sera américaine

En moins de deux !

Le Vatican blâme

Et condamne

« Le deuxième sexe. »

C’est sans complexe.

*

Mao

Elle écrira son autobiographie

Et militera pour les égéries

Qui sont en situation d’infériorité

Et veulent se réapproprier

Leur individualité.

Brigitte Masson.

 

 

 

Dessin gratuit - Les femmes au Panthéon - Simone de Beauvoir

« Se vouloir libre, c’est vouloir les autres libres. »

« Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir. »

Simone de Beauvoir -Les relations hommes/femmes.

Le deuxième Sexe.

Tome II – L’expérience vécue

Page 497

Folio essais- Gallimard

1949, renouvelé en 1976

« Avec les autres hommes, il a des relations où des valeurs sont engagées.(…) Mais auprès de la femme _ elle a été inventée à ce dessein _ il cesse d’assumer son existence, il s’abandonne au mirage de l’en-soi, il se situe sur un plan inauthentique : il se montre tyrannique, sadique, violent, ou puéril, masochiste, plaintif ; il essaie de satisfaire ses obsessions, ses manies : il se « détend », il se « relâche » au nom des droits qu’il s’est acquis dans sa vie publique. »

"Vivre, c’est vieillir, rien de plus. "

"Vivre, c’est vieillir, rien de plus. "

Simone de Beauvoir
Le deuxième Sexe.
 
Tome II – L’expérience vécue
 
Ce que pourrait être l’amour :
 
"Un individu qu'on aime dans sa liberté, dans son humanité, on a pour lui cette exigeante sévérité qui est l'envers d'une authentique estime."

Page 503

"L'amour vise à l'oubli de soi en faveur du sujet essentiel." (...) 
"Le but suprême de l'amour humain comme de l'amour mystique, c'est l'identification avec l'aimé."
Page 553
 "Un amour authentique devrait assumer la contingence de l'autre, c'est-à-dire ses manques, ses limites, et sa gratuité originelle. Il ne prétendrait pas à  être un salut, mais une relation inter-humaine."

Page 555

"Dès qu'il y a chez l'homme et chez la femme un peu de modestie et quelque générosité, les idées de victoire et de défaite s'abolissent: l'acte d'amour devient un libre échange."
Page 603
"Le problème c'est de rencontrer un homme qu'elle puisse considérer comme un égal sans qu'il se regarde comme supérieur."

Page 604

"Aucun amant n'abdiquerait sa transcendance, aucun ne se mutilerait, tous deux dévoileraient ensemble dans le monde des valeurs et des fins."


Page 571

Cimetière Montparnasse - Paris

Jean-Paul Sartre

1905 – 1980

Simone de Beauvoir

1908 – 1986

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A propos de Juliette Drouet:

Pour Simone de Beauvoir, plus un homme amoureux multiplie les demandes à son amoureuse, plus elle se sent comblée. Victor Hugo impose la réclusion à Juliette Drouet et cela lui pèse. Mais elle semble heureuse de lui obéir et d’agir selon sa volonté pour lui faire plaisir.

De plus, elle ne retourne pas ses colères contre elle-même. Juliette Drouet, dans l’ombre de Victor Hugo, a trouvé sa place qui est totalement justifiée tant qu’elle aime et qu’elle est aimée.

Sa jalousie :

Juliette Drouet connut les affres du soupçon à propos de toutes les femmes qu’approchait Hugo, oubliant seulement de craindre Léonie Biard*, qu’il eut pendant huit ans pour maîtresse.

Page 567, tome 2.

* Léonie Thévenot d’Aunet, née à Paris en 1820 et morte dans le 1ᵉʳ arrondissement de Paris le 21 mars 1879, est une romancière, nouvelliste, dramaturge et exploratrice française

A propos de Sade:

 

« En prison entre un homme, il en sort un écrivain. » Simone de Beauvoir.

Clara Malraux

Une femme libre est-elle une femme facile ? En France, on confond les deux. En Amérique, on pense le contraire.

« Dans Grisélidis, Clara Malraux insiste sur le fait que son héroïne ne cède pas à un entraînement mais accomplit un acte qu’elle revendique. »

page 600

Simone de Beauvoir

Le deuxième Sexe.

Tome II – L’expérience vécue

Folio essais- Gallimard

1949, renouvelé en 1976

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La religion

Pour Simone de Beauvoir, le souci de son propre salut se confond avec l’adoration de Dieu.

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Thomas Edward Lawrence (1888- 1935)
 
Il est l’auteur de "L'amant de Lady Chaterley".
Passionné de vélo, Lawrence a fait un périple, seul,  à bicyclette en France. Plus tard, il s’aventura à pied dans un pays à demi-désert et dangereux (Arabie).
 
« « On ne permettra pas la jeune fille de se lancer dans une pareille équipée. »
(…)
« Cependant de telles expériences ont une incalculable portée : c’est alors que l’individu dans l’ivresse de la liberté apprend à regarder la terre entière comme son fief. »
 
pages 627-628
Simone de Beauvoir
Le deuxième Sexe.
Tome II – L’expérience vécue
Folio essais- Gallimard

1949, renouvelé en 1976

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Mario Vargas Llosa

Tours et détours de la vilaine fille

Folio

Editions Gallimard 2006, pour la traduction française

A propos de la culture dans les années 1960

Page 105 :

L’auteur explique qu’après mai 1968, la révolution s’était cantonnée sur la rive gauche de Paris. En politique, ce fut la fin du règne de De Gaulle et la révélation d’une gauche plus moderne que celle du parti Communiste français (Llosa pense à Cohn Bendit. Llosa a été un candidat de la droite au Pérou pour l’élection présidentielle.)

Ce fut aussi la fin d’une création culturelle par d’illustres intellectuels français, tels que Mauriac, Camus, Sartre, Aron, Malraux. Au lieu d’être des créateurs, les maîtres à penser devinrent des critiques (…) éloignés du grand public et leur rhétorique devint banale.

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Dernièrement, le collectif « Osez le féminisme » a lancé une campagne sur l’absence de lecture d’ouvrages féminins par les bacheliers français. Aucun ouvrage écrit par une femme n’a encore figuré dans un programme de baccalauréat littéraire en France.

Au Canada, Maïr Verthuy est reconnue pour avoir introduit les premiers cours de littérature féminine dans les universités canadiennes.

Un film, un documentaire, « Autour de Maïr » est paru en juin 2016.

Autour de Maïr, documentaire de Hejer Charf


Maïr Verthuy est une voix féminine solitaire dans son ministère qui a encouragé ses collègues à étudier des œuvres de langue française écrits par des écrivains femmes et à les intégrer dans leurs listes de lecture.

Cela a changé en 1970 avec l'introduction d'un cours de philosophie appelé «La nature de la femme " et qui a été enseigné par Christine Garside et Greta Nemiroff. Cette initiative a été rapidement suivie par des efforts similaires dans d'autres disciplines.
En ardente défenseuse des droits des femmes, Verthuy a prêté son expertise et son énergie au Conseil des femmes de Montréal et à la Fondation Thérèse Casgrain. Elle a également participé aux efforts liés à l'UNESCO dans le monde arabe.

« Maïr Verthuy s’est plainte du peu de place accordé aux livres écrits par des femmes à l'université. Madeleine Gagnon se rappelle que lorsqu'elle a débuté, il n'y avait qu'une seule femme écrivain reconnue par génération. Martine Delvaux se plaint du fait que la littérature voulait une écrivaine blonde à la Marilyn, à l'image de Nelly Arcan, décédée en 2009. » (Télérama)

SYNOPSIS

Cofondatrice et première directrice de l’Institut Simone de Beauvoir (Université Concordia, Montréal 1978-1983), Maïr Verthuy a ouvert la voie pour que les écrits des femmes soient enseignés à l’université, publiés, lus, traduits.

Pendant longtemps, la littérature des femmes a été confinée au privé, au ménager, aux correspondances. L’on prétendait qu’elles ne savaient écrire que des lettres et tenir des journaux intimes.

Autour de Maïr, accompagnées des chansons d’Anne Sylvestre, des féministes, des poètes, des professeures, des écrivaines québécoises, françaises, disent le long et ardu chemin de l’écriture au féminin vers la reconnaissance.

Interviennent dans le documentaire, entre autres: Madeleine Gagnon, Jeanne Hyvrard, Martine Delvaux qui évoque la mémoire de Nelly Arcan, Wassyla Tamzali, Liliane Kandel, la regrettée Hélène Monette, Gloria Escomel, Benoîte Groult, Arpi Hamalian, Lucie Lequin, Francoise Naudillon, Saliha Béroual, Celita Lamar, Jeanne Maranda et Howard Scott traducteur de littérature féministe.

 

« J’accédais à la littérature en parfaite sauvage.» Jeanne Hyvrard

Le quartier Notre-Dame au Havre vu par Simone de Beauvoir.

 

Dans les années 1930, Simone de Beauvoir (1908-1986) et Jean-Paul Sartre, alors jeunes professeurs, aimaient se retrouver au Havre où Sartre enseignait. Notre-Dame était alors le quartier des matelots et des lieux de plaisir.

 

« Nous nous retrouvions d'ordinaire au Havre qui nous paraissait plus gai que Rouen. J'aimais les vieux bassins, leurs quais bordés de boîtes à matelots et d'hôtels borgnes, les maisons étroites en toits d'ardoise qui leur tombaient jusqu'aux yeux.

(…)

La plus jolie rue du quartier, c'était la rue des Galions dont au soir les enseignes multicolores s'illuminaient : le Chat noir, la Lanterne rouge, le Moulin rose, l’Étoile violette ; tous les Havrais la connaissaient : entre les bordels gardés par de robustes maquerelles s'ouvrait le restaurant réputé de la Gosse Tonne ; nous allions de temps en temps y manger la sole normande et le soufflé au Calvados.

(…)

Le Havre était un grand port ; des gens venus d'un peu partout s'y mélangeaient ; on y brassait de grosses affaires selon les méthodes modernes ; on y vivait au présent, au lieu de s'incruster dans les ombres du passé. »

 

La force de l'âge

Gallimard

1960

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Simone de Beauvoir philosophe et romanciere.

 

« N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »

Simone de Beauvoir, philosophe et romancière. 

 

Le lycée François 1er.

 

Louis-Ferdinand Céline évoque dans son œuvre son grand-père Auguste Destouches, qui fut professeur de rhétorique au lycée du Havre -devenu François 1er- dans les années 1850.

 

Jean Dubuffet, Armand Salacrou, Raymond Queneau et Georges Limbour furent élèves à François 1er dans les années 1920.

 

Jean-Paul Sartre et Raymond Aron y enseignèrent la philosophie dans les années 1930.

 

Le lycée a accueilli la bibliothèque municipale du Havre. Dans le roman de Jean-Paul Sartre La Nausée, le personnage de Roquentin y effectue des recherches.

 

La Villa Salacrou vue de l'arrière

 

Simone de Beauvoir dans la Pléiade. Elles ne sont que 15 femmes éditées...contre 209 hommes.

"Elle aura patienté trente-deux ans après sa mort, son compagnon Jean-Paul Sartre lui seulement deux ans."

"Les autrices et les écrivaines, les peintresses et les conquérantes doivent être montrées pour qu'on les connaisse. "

 

 

Sylvie Le Bon de Beauvoir.

Lorsque Jean-Paul Sartre meurt en 1980, Simone de Beauvoir est une femme fatiguée et malade dont Sylvie prend soin. Afin de ne pas être tributaire de sa sœur, Hélène de Beauvoir, Simone décide d’adopter Sylvie et de lui confier par la même occasion les droits moraux de son œuvre littéraire.

http://www.la-pleiade.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-de-la-Pleiade/Album-Simone-de-Beauvoir

 

Simone de Beauvoir en dialogue avec elle-même.

En 1938, Sartre lui avait lancé : « Mais pourquoi ne vous mettez-vous pas en personne dans ce que vous écrivez ? » Sartre, le compagnon, le frère, l’égal, le mentor surtout… Son injonction méritait d’être écoutée ! Elle fera son chemin. Progressivement.

        Simone de Beauvoir

                "J’accepte la grande aventure d’être moi. »

 

Société - Ndèye Fatou Kane : « L'Afrique a compté des féministes avant l'heure ».

(…) Dans toutes les nations africaines, les femmes ont joué un rôle majeur ; elles ont activement pris part aux luttes de libération et aux mouvements pour le changement social, même si la plupart ne se sont jamais réclamées du féminisme au sens où on l'entend en Occident.

 (…) Aujourd'hui, ce matriarcat subsiste quelque peu dans certaines sociétés, chez les Touareg ou les Bamilékés de l'ouest du Cameroun.

(…) Leurs combats portaient sur l'autonomisation des femmes et le maintien des filles à l'école. Dans d'autres pays, on a privilégié la possibilité de travailler ou de voter.

(…) Beauvoir n'a ni les mêmes références ni la même culture que les femmes africaines, mais elle est incontournable. (…) Ce n'était pas évident pour elle. Il lui a fallu beaucoup de courage, j'admire cela, bien que je ne partage pas toutes ses positions notamment sur la féminité ou le mariage.

 

Simone de Beauvoir

Maison d’arrêt de Nîmes

Quartier Femmes

Issue d’un milieu bourgeois avec lequel elle rompt rapidement, Simone de Beauvoir (1908 – 1986) manifeste très tôt une intelligence et une sensibilité rares. Sa rencontre avec Jean-Paul Sartre en 1929 la projette dans un dialogue intellectuel et une relation qui dureront toute sa vie. Si son œuvre d’essayiste se rattache dans un premier temps au courant « existentialiste » d’après-guerre, elle développe bientôt une œuvre d’une ampleur considérable avec l’analyse de la condition féminine. Le Deuxième Sexe (1949), essai unique dans l’histoire des idées, dénonce avec vigueur et précision les préjugé liés aux femmes et à leur place dans la famille et la société. Au-delà du scandale immédiat qu’il suscite, il donne une force nouvelle à la pensée féministe et exerce une immense influence sur ces questions des années 1970 jusqu’à aujourd’hui. Par ailleurs, Simone de Beauvoir rédige dans la deuxième moitié de sa vie une autobiographie, approfondie et sincère, absolument remarquable : Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), La Force de l’âge (1960) ; La Force des choses (1963), La Vieillesse (1970)…

Nîmes Maison Carrée

Exposition « Douce France, et après… »

Christian Guémy

 

"Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres."

Simone de Beauvoir

Mémorial pour les reporters

Bayeux

 

 

"Personne n'est plus méprisant envers les femmes qu'un homme inquiet pour sa virilité."

 

Simone de Beauvoir

 

Jean-Baptiste Botul

La vie sexuelle d’Emmanuel Kant

Editions Mille et une nuits – 2 000

Première parution : après 1946.

 

Botul a connu une brève liaison avec la princesse Marie Bonaparte en 1920 et  a probablement rencontré Stephan Zweig en 1934.

 

p 40 :

Le mariage des philosophes.

La question est Pourquoi Kant ne s’est-il pas marié ? Botul va examiner la question du mariage des philosophes. « Le stoïcien romain Musinius a écrit un traité intitulé : Pourquoi les philosophes doivent se marier ? où il explique que vivre selon la nature et la raison c’est vivre en couple. » p 39

 

Mais les Epicuriens et les Cyniques étaient contre le mariage.

Epictète décrit les devoirs conjugaux de façon rebutante. « Le corps du mari appartient à sa femme, et non l’inverse. Et le désir féminin est impérieux. »

Héloïse connaît des amours tragiques avec le philosophe Abélard (surnommé le « Socrate des Gaules ») et lui fait la leçon : « Laisser la philosophie de côté pour un moment, c’est presque la même chose que l’abandonner. Interrompez-la, elle vous abandonne. »

« Se marier ? Elle refuse en citant saint Jérôme, saint Paul, Théophraste, Cicéron*. »

« Elle a du couple une vision pessimiste tout en n’étant pas misogyne. »

Héloïse meurt en 1164. Mais Jean-Jacques Rousseau l’admirait par-dessus tout au point d’intituler son plus fameux ouvrage « La Nouvelle Héloïse ».

Sartre et Simone de Beauvoir professaient la maxime d’Abélard et d’Héloïse : « oui à la philosophie, non au mariage ! »

*

Cicéron

"Plus l'effondrement d'un empire est proche, plus les lois sont folles".

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Simone de Beauvoir a vécu ici de 1955 à 1986.

1908 - 1986

Autrice du "Deuxième sexe"

Ecrivaine - Philosophe

Paris 

Rue Victor Schloelcher

 

Simone de Beauvoir  Jean-Paul Sartre Café Métropole  Rouen
Le café se situe dans un immeuble Art Déco construit en 1930. Il est connu pour avoir accueilli Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, lorsque celle-ci était professeuse à Rouen entre 1932 et 1936.
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"Il ne s'agit pas pour es femmes de prendre le pouvoir des mains des hommes, puisque cela ne changerait rien au monde. Il s'agit précisément de détruire cette notion de pouvoir."
Simone de Beauvoir 
 

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Simone de Beauvoir

Le deuxième sexe.

C'est un des ouvrages les plus lus.

05 21

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Graph

Rouen

Simone de Beauvoir 

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Simone de Beauvoir - Le Havre.

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Simone de Beauvoir.

Une femme ne naît pas femme. Elle le devient.

Woman isn't born a woman...

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Simone de Beauvoir : une adolescence propice à la révolte.

(…) Pour l’écrivaine féministe, cette entreprise de domestication s'opérait dans une prison dorée. Elle n'en fut pas moins intolérable et conduisit la jeune fille à la révolte et à la fuite.

Simone de Beauvoir : "Papa, disait volontiers : "Simone a un cerveau d'homme", ou "Simone est un homme". Pourtant, on me traitait en fille. Jacques et ses camarades lisaient les vrais livres. Ils étaient au courant des vrais problèmes. Ils vivaient à ciel ouvert. On me confinait dans une nurserie. Je ne me désespérais pas. Je faisais confiance à mon avenir par le savoir où le talent des femmes s'était taillé leur place dans l'univers des hommes. Mais je m'impatientais de ce retard qu'on m'imposait. Quand il m'arrivait de passer devant le collège Stanislas, mon cœur se serrait. J'évoquais le mystère qui se célébrait derrière ces murs. Une classe de garçons. Et je me sentais en exil. Ils avaient pour professeurs des hommes brillants d'intelligence qui leur livraient la connaissance dans son intacte splendeur. Mes vieilles institutrices ne me la communiquaient qu'expurgée, affadie, défraîchie. On me nourrissait d'ersatz et on me retenait en cage."

Un chemin vers l’athéisme.

L'abandon de la foi catholique, pilier familial, moral et éducatif, constituera le premier acte de rébellion dans une sorte de conversion inversée. La rupture avec le grand créateur sera le préalable à la propre création de la romancière.

(…) Simone de Beauvoir : "Ainsi mes rapports avec ma famille étaient-ils devenus beaucoup moins faciles qu'autrefois. Ma sœur ne m'idolâtrait plus sans réserve. Mon père me trouvait laide et m'en faisait grief. Ma mère se méfiait de l'obscur changement qu'elle devinait en moi. S'ils avaient lu dans ma tête, mes parents m'auraient condamnée. Au lieu de me protéger, comme naguère, leur regard me mettait en danger. Eux-mêmes, ils étaient descendus de leur empire. Je n'en profite pas pour récuser leur jugement. Au contraire, je me sentis doublement contestée. Je n'habitais plus un lieu privilégié et ma perfection s'était ébréchée. J'étais incertaine de moi-même et vulnérable. Mes rapports avec les autres devaient s'en trouver modifiés."

(…) Si la mère incarne une passion de la petite enfance, elle laisse rapidement place au père dans le cœur de la fille. Jugée ridicule, présentée comme soumise, portraiturée en femme laide, elle agit plutôt en contre-exemple pour la fille se cherchant un modèle.

Simone de Beauvoir : "Ma mère ne m'a pas détruite. Mais il y a eu une période d'adolescence avec des conflits qui ont été assez pénibles. Dans presque tous les cas que je vois d'amies les rapports généralement mère-fille ne sont pas bons du tout. C’est parce que la mère tient à exercer le pouvoir sur l'enfant, tout en étant soi-disant en amitié, en réciprocité. Ça fait une espèce de nœud, quelque chose de faux contre lequel les filles se révoltent en général très fort. Ce qui ne rend pas les mères heureuses."

Simone de Beauvoir

Décès en avril 1986 

Hommage.

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Simone de Beauvoir

Décès en avril 1986 

Hommage.

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 « On ne peut pas mener une vie correcte dans une société qui ne l'est pas. »

 Simone de Beauvoir

Les Mandarins (1954).

01 24

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Publié dans Femmes

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