PCF- Avignon - Soixante Ans après, le Ministère de la culture - Catherine Marnas

Publié le par bmasson-blogpolitique

PCF- Avignon - Soixante Ans après, Un Autre Ministère de la culture est-il Possible ? Catherine Marnas

 

 

PCF

Avignon

07 19

 

Catherine Marnas, détentrice d'une maîtrise de Lettres Modernes et d'un D.E.A. de Sémiologie Théâtrale, est une metteuse en scène de théâtre française née à Lyon le 5 mai 1955.

 

Elle est nommée directrice du Théâtre national de Bordeaux en 2013.

Catherine Marnas

La décentralisation, c’est tout le travail que l’on fait hors Paris et tout le maillage du territoire.

La déconcentration, c’est autre chose. Pour 2020, les nominations des directeurs des CDN (Centres Dramatiques Nationaux) sont faits au niveau local. Ca va super vite. A Nice, et je ne fais pas de délation, il y a eu des candidatures. 6 ont été retenues. Ils ont fait leur dossier, ils ont passé l’oral devant le maire, Christian Estrosi, et les représentants de l’Etat. Jusque-là l’Etat était prédominant dans les nominations. La politique de l’Etat avec la question du rôle des artistes qui travaillent dans ces régions était importante. Là, dans la « chocklist », (le ministère de la culture est français !) il y a Michel Boujenah.  Il est un artiste formidable. Mais il n’a jamais travaillé dans le théâtre subventionné. Il ne connaît pas les missions des CDN. Il ne sait pas ce que veut dire la démocratisation. Je ne suis pas sûre que l’Etat ait gain de cause contre le maire de Nice.

Catherine Marnas

L’idée d’une politique culturelle de l’Etat répondrait aux questions : « Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’est-ce qu’on exige de vous ? Q’attend-on de vous ?». Là, on ne comprend plus rien. Ca amène de la perturbation. Le directeur du cabinet du ministre de la culture n’a pas parlé de mécénat hier. Il disait : « Il va falloir aller chercher de l’argent ailleurs ». (Rires) Dans les CDN, on commence à être à saturation. Avec l‘augmentation régulière de la vie et des salaires, et une non augmentation depuis dix ans des subventions, forcément, il y a un moment où ça va coincer. J’essaie de maintenir tant que je peux la masse salariale. La marge artistique fond comme neige au soleil. On vous répond, quand on demande un réajustement de 0,5% par an :  « Il ne faut pas y compter. » On n’a pas été déraisonnable.

Catherine Marnas

La « déconcentration » commence comme ça. Il faut que les collectivités territoriales prennent en charge cette compétence là, et moi je prédis le pire. A Bordeaux, je n’arrête pas de ire aux élus : « Ce que vous voyez, les spectacles, (on est très contents, on a plein de spectateurs,) mais c’est la toute petite partie émergeante de l’iceberg ». Tout le travail que l’on fait en prison, dans les hôpitaux, dans les centres sociaux, ça, ils s’en f… D’abord, ils ne le voient pas. Mais même quand on leur dit, ce n’est pas visible, ce n’est pas porteur, ce n’est pas ça qui va ramener des électeurs (et c’est subversif).

 

Catherine Marnas

Il y a une vitalité et un désir de théâtre de plus en plus forts. On a 7 000 abonnés. C’est énorme. 65 000 spectateurs. Ce ne sont pas des chiffres. Ce sont des gens qui viennent avec enthousiasme, pour qui ça compte dans leur vie. Il y a une école de théâtre à Bordeaux pour la formation d’acteurs et qui délivre le diplôme d’Etat. C’est le troisième recrutement auquel j’assiste. Avant d’être nommée (en 2013, NDLR), il y avait 201 candidats pour 14 places. 3 ans après, 420 candidats pour 14 places. Cette année, 750 candidats.

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