Fête de l'Humanité - BD - "Seules à Berlin" de Nicolas Juncker

Publié le par bmasson-blogpolitique

Nicolas Juncker 
"Seules à Berlin" 
avec Pierre Serna 

Comment représente-t-on 14/18 ? Qu’est-ce que c’est que le son en 14/18 ? Qu’est-ce que le quotidien ? Pourquoi les livres racontent-ils toujours la même chose ? Une équipe de gars, de soldats, de fantassins…En 2005, j’ai fait une post face pour expliquer que  la bande dessinée sur Malet* s’appuyait sur des faits avérés authentiques. Je n’ai rien inventé. Malet a fait un coup d’Etat sous le premier Empire, en 1812, avec un type qui s’évade d’un asile avec un costume de général et qui proclame que l’empereur est mort. Il restaure la République. Ce coup d’Etat a presque marché, ce qui est comique. Moi, je l’ai fait plutôt comique et à la fin, on explique que c’est basé sur des faits réels. Mais quels sont ces faits réels ? J’ai lu des livres d’historiens où on lit des dialogues. J’ai toujours été étonné de voir des dialogues. Maintenant, ça se fait moins. Qui a enregistré ça à l’époque ?

Sur 14/18, que fait-on des témoignages de poilus ?

Quand je raconte Marie Stuart et Elisabeth Tudor, je fais la biographie d’Elisabeth Tudor racontée uniquement par des hommes. Ils interviennent. Ils sont des narrateurs. C’est une histoire écrite par les hommes et pour les hommes, pour montrer que ces femmes-là, malgré ce qu’elles font, n’ont pas de place. On ne la leur laisse pas. Elisabeth va réussir à la prendre par la force. Quelle est l’objectivité des hommes ? Elle est nulle. Ca montre un regard de mari, d’amant, de secrétaire, d’ambassadeur, etc…

 

 

 

 

*

Le coup d'État de Malet est une tentative de coup d'État contre Napoléon Ier le 23 octobre 1812. Profitant de l'absence de l'Empereur, alors occupé par la campagne de Russie, le général Claude-François de Malet tente un coup d'État. Ce dernier échoue et les principaux conspirateurs sont exécutés.

Alors que Napoléon venait de quitter Moscou aux trois quarts détruite par l'incendie, le général Claude-François Malet, aventurier, initie une tentative de coup d'État contre Napoléon Ier.

Exécution du général Malet le 29 octobre 1812

 

 

Fête de l'Humanité

BD

Seules à Berlin

Nicolas Juncker

Le droit, je le prends. Le droit d’auteur, c’est …(sacré ? NDLR)  Ce projet a duré sur plusieurs années. Au début, je voulais travailler avec une femme dessinatrice car je n’avais pas confiance en moi pour parler au nom des femmes qui se faisaient violer. Puis finalement, ca s’est imposé au fil des années et j’ai pris ce droit. Les textes manuscrits dans la bande dessinée  ne sont pas des témoignages écrits de ces deux femmes. Je les ai inventés. Il y a deux femmes. Une Allemande dont on connaît le nom depuis qu’elle est morte, Martha Hiller*. Son livre, paru anonymement, avait été interdit en Allemagne. Il est paru aux Etats-Unis, puis en France, mais censuré en Allemagne. Il décrit au jour le jour la fin du IIIe Reich, l’arrivée de l’Armée Rouge, les viols massifs et à répétition, et comment elle se reconstruit.

 

 

*

Ce livre n’est pas une fiction. Il s’agit du journal intime de Martha Hiller, rédigé du 20 avril au 22 juin 1945. À sa publication sous auteure anonyme en 1957, le livre fit scandale en Allemagne. Un souvenir trop frais, trop douloureux, trop vrai. Le journal ne fut réédité qu’à la mort de l’auteure en 2002… une fois la poussière retombée.

 

Nicolas Juncker

"Seules à Berlin" 

---------

Ce sont les carnets d’une jeune femme qui se porte volontaire à Moscou pour devenir interprète pour l’allemand car elle n’a pas envie de bosser dans une usine de munitions. Elle fait tout le front de l’Est, de Moscou à Berlin. Une fois les livres lus, le tout était de m’en détacher. Le plus important était d’imaginer la rencontre qu’il pouvait y avoir. Le fait de les approprier, d’en faire des personnages qui m’étaient propre, c’est lié à d’autres lectures.

-------

 

Elena Rjevskaïa : l'interprète qui entra dans le bunker d'Hitler

Engagée dans l'Armée rouge quand elle avait 23 ans, cette Russe livre dans ses "Carnets" la description d'une histoire en mouvement.

(…) En Russie, elle est une auteure connue. Publié en 1965, son Berlin mai 1945 a été réédité douze fois. 

(…) Les Carnets de l'interprète de guerre, qui paraissent en France aujourd'hui, sont une version enrichie de ses précédents récits du front. 

(…) Ses réflexions sont lues en douce par son supérieur. Furieuse, elle écrit en grosses lettres dans son cahier : "Camarade capitaine Borissov, vous n'avez pas honte de lire les notes d'autrui ?"

 

En ayant lu les « Carnets de Grossman* », « La guerre n’a pas un visage de femme » d’ Aleksievitch**, ou d’autres comme Cavada*** ou Malaparte****, on baigne dans une époque, dan un état d’esprit qui aide à mieux comprendre.

*
CARNETS DE GUERRE

VASSILI GROSSMAN

Histoire

Récits / Témoignage

La « Grande Guerre patriotique » –celle qui débuta en URSS en 1941 par une déroute et se termina, quatre ans plus tard, au prix de sacrifices inouïs.

Vassili Grossman était correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge sur le front russe.

La « Grande Guerre patriotique », celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près.

 

**

La guerre n'a pas un visage de femme (У войны не женское лицо)

Livre de Svetlana Aleksievitch

 

La guerre n'a pas un visage de femme est un essai documentaire de l'écrivaine biélorusse Svetlana Aleksievitch, lauréate du prix Nobel de littérature en 2015. Ce livre est composé à partir d'histoires enregistrées sur magnétophone de femmes soviétiques qui ont participé à la Grande Guerre patriotique.

 

Après les premiers sentiments d'exaltation, on assiste, ou fil des récits, à un changement de ton radical, lorsque arrive l'épreuve fatidique du combat, accompagnée de son lot d'interrogations, de déchirements et de souffrances. Délaissant le silence dans lequel nombre d'entre elles ont trouvé refuge, ces femmes osent enfin formuler la guerre telle qu'elles l'ont vécue. Un recueil bouleversant des témoignages poignants.

Biographie
Svetlana Alexievitch est écrivain et journaliste biélorusse, dissidente soutenue par le Pen-Club et la fondation Soros, elle a reçu, en Allemagne, le prix du livre politique et le prix des libraires pour La supplication, déjà paru aux Editions J'ai lu. Elle figure depuis 2001 sur la liste des futurs lauréats du prix Nobel de littérature.

 

Jean-Marie Cavada

En toute liberté.

1944-45 : les Alliés partout en Europe. Au sommet d'une montagne vosgienne, les mitrailleuses allemandes abattent une poignée de Résistants devant quelques villageois muets sommés de les identifier. Un enfant de cinq ans pénètre en Barbarie. 1956 : la révolte hongroise est écrasée dans le sang. En Occident, ceux qui sont libres entendent, impuissants, la chape de silence s'abattre sur ceux qui ne le sont plus. L'enfant a maintenant seize ans. L'oreille collée à la radio il décide qu'il sera journaliste.

****

Casa Malaparte à Capri.

Adalberto Libera.

1938 – 1942

La villa a été conçue pour l’écrivain Curzio Malaparte sur un terrain inaccessible de 1 200 mètres carrés.

La falaise, haute de 32 mètres, est au-dessus de la Méditerranée, dans e golfe de Salerne.

On ne peut accéder à la propriété qu’à pied à partir de Capri.

La villa est un parallélépipède de 5 mètres qui s’encastre dans le rocher.

Un escalier en pyramide inversée mène au toit-solarium.

Jean-Luc Godard y tourné « Le Mépris » en 1963.

 

Maquette de Philippe de Gobert

MUMA

Le Havre

-----------------

Capri

Villa Malaparte

----------

Du côté de l'Hexagone, l'île a été rendue célèbre par la fameuse chanson Capri, c'est fini d'Hervé Vilard (1965), mais aussi le film Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963), et son incroyable villa Malaparte, mettant en scène Brigitte Bardot et sa célèbre réplique " Tu les aimes mes fesses ? ".

-------------------

 Logements à Berlin :
100 000 pour tous et pour les SDF.
--------------
NDLR : Les Berlinois.e.s devront encore se battre pour faire appliquer ces nouvelles mesures d’expropriation.
Allemagne: à Berlin, un référendum sur la spéculation immobilière pour contrer la hausse des loyers.
(…) Pas contraignant.

Les opposants estiment eux que le coût d’une telle opération estimée à 30 milliards alourdirait l’ardoise d’une ville déjà très endettée. Ils plaident pour que le nombre de logements nouveaux augmente pour réduire la fièvre des prix. 

Ce référendum, même s’il obtient le soutien d’une majorité d’électeurs berlinois, n’est pas contraignant pour les responsables politiques. L’initiative témoigne de l’importance d’une question qui préoccupe les Allemands comme l’ont montré les sondages durant la campagne électorale. Tous les partis promettent de construire plus de logements ou de prendre des mesures limitant les hausses de loyers à l’avenir. 

Heinrich Heine 
Cimetière de Montmartre
 

Christian Johann Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797 à Düsseldorf, dans le Duché de Berg, sous le nom de Harry Heine et mort le 17 février 1856 à Paris (8 arrondissement), sous le nom de Henri Heine, est un écrivain allemand du XIX siècle.

----------

"Where they burn books, they will ultimately also burn people"

"Là où ils brûlent des livres, ils finiront aussi par brûler des gens"


 

Heinrich Heine

--------------------------

Publié dans art pictural

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article