L’Australopithèque et l'Homo habilis

Publié le par bmasson-blogpolitique

L’Australopithèque

Les Australopithèques sont un genre éteint d'hominidés ayant vécu entre environ 4,2 millions d'années et 2 millions d'années avant le présent. Le genre Australopithecus a été défini par Raymond Dart lors de la découverte d'Australopithecus africanus en Afrique du Sud en 1924.

Les comportements sociaux des espèces éteintes sont particulièrement délicats à reconstituer. Il est possible que cette espèce ait vécu en petits groupes familiaux composés d’un mâle dominant associé à des femelles reproductives.

Les études montrent que les Australopithèques présentent des points communs avec de nombreux autres Homininés. Depuis la découverte de l’espèce Australopithecus afarensis par Donald Johanson, Tim White et Yves Coppens en 1978, il y a eu une prolifération d’hypothèses concernant la phylogénie* des hominidés. Celle des Australopithèques n’est pas encore réglée.

Il a vécu pendant 900 000 ans (2 millions d’années plutôt ?) environ, période très longue qui a connu d’importantes fluctuations environnementales. A-t-il migré vers des espaces où sa nourriture habituelle était disponible ou bien ces fluctuations n’ont-elles pas perturbé ses ressources ?

 

* La phylogénie correspond à l'étude des liens existant entre espèces apparentées. Grâce à elle, il est possible de retracer les principales étapes de l'évolution des organismes depuis un ancêtre commun et ainsi de classifier plus précisément les relations de parentés  entre les êtres vivants.

 

 

La marche des Australopithèques

Conclusion

A partir de ces indices, les scientifiques ont déduit que les Australopithèques marchaient habituellement sur leurs deux jambes. Mais ils étaient probablement moins endurants que nous. Ils pouvaient aussi se déplacer autrement, en utilisant leurs mains dans les arbres.

Musée de l’Homme

Paris

 

 

 

Australopithecus Africanus

L’évolution de l’home n’est pas linéaire. En Afrique, de nombreuses espèces d’Australopithèques coexistent, se développent, puis s’éteignent. Il y a 2,8 millions d’années, les premiers représentants du groupe Homo apparaissent.

 

 

Australopithecus africanus

Moulage de crâne de Taung, individu immature

Découvert en Afrique du Sud en 1924

Age : 2,5 millions d’années.

 

Le fossile original est conservé à l’université du Witwatersrand à Johannesburg. Il a permis à son inventeur le paléoanthropologue Raymond Arthur Dart (1893 – 1988) de définir une nouvelle espèce d’hominidé appelée Australopithèque.

 

Abbeville

Musée Boucher de Perthes

-----------------------------

 

Australopithecus afarensis

Cette espèce d’Australopithèque est la mieux connue, grâce à la découverte de centaines de restes osseux et dentaires, qui ont permis de reconstituer des squelettes incomplets d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Des empreintes de pieds ont été retrouvées. Les processus de croissance et les différences morphologiques au sein de cette espèce ont pu être étudiés. On sait que les Australopithèques étaient adultes plus tôt que l’homme actuel.

 

Musée de l’Homme

Paris

 

 

Harfleur

Musée du Prieuré

Australopithèque Afarensis 

 

------------

Homo habilis

-         2,4 à – 1,6 millions d’années

-         Volume cérébral : 550 à 680 cm.

-         Ce sont les premiers restes humains clairement associés à des outils de pierre (Olduval, 1961).

-         Des incisives développées et des canines réduites traduisent un régime omnivore mais il devait être plutôt charognard que chasseur.

-         L’étude des empreintes du cerveau laisse penser qu’Homo habilis utilisait le langage articulé.

-         Il vivait dans une savane arborée où, bien qu’apte à la bipédie, il devait encore grimper dans les arbres.

-         Répartition géographique des sites : Afrique orientale puis Australie.

Le genre Homo devient moins opportuniste et commence à maîtriser son environnement. Homo habilis vit dans des savanes arborées humides et s’affranchit petit à petit du monde des arbres.

Les galets aménagés ou choppers devaient lui permettre de découper des morceaux de viande ou de casser des os.

Homo habilis et Homo erectus ont cohabité pendant près de 500 000 ans. Une des hypothèses est que ces deux espèces partageraient un ancêtre commun. Une plus ancienne suggère qu’Homo habilis est l’ancêtre d’Homo erectus.

 

 

Harfleur

Musée du Prieuré

Homo Habilis 

 

---

L’ouvrage collectif Un bouquet d’ancêtres réunit les travaux récents des plus grands paléoanthropologues.

Un bouquet d’ancêtres


Sous la direction d’Yves Coppens et Amélie Vialet


Académie pontificale des sciences et CNRS éditions, 423 pages, 25 euros

(…) La fabrication d’outils véritables (pierres taillées ou os modifiés) accompagne l’irruption du genre Homo. L’être humain pourrait bien être le seul dans le monde animal qui sache fabriquer des outils artificiels et en varier indéfiniment la conception. Les découvertes récentes de fossiles humains ou préhumains dans toutes les régions au monde (Chine, Asie du Sud-Est, Turquie, Israël et dans toute l’Europe) permettent de préciser les scénarios de succession des préhumains, puis des humains, et de retracer les chemins de la conquête du monde par les humains.

Paul Mazliak, historien des sciences

L'évolution de l'humain.

Allons-nous vers un  QR Code porté sur nous, par nous?

Allons-nous nous résumer à ce qui sera noté dans notre dossier?

 

---------------

Yves Coppens

Le célèbre paléoanthropologue est mort ce jour, à l'âge de 87 ans

22 06 22

 

Yves Coppens, né le 9 août 1934 à Vannes et mort le 22 juin 2022, est un paléontologue et paléoanthropologue français, professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle et au Collège de France.

Le paléontologue français Yves Coppens, découvreur de plusieurs fossiles d'hominidés dont la célèbre australopithèque Lucy, en 1974, est décédé mercredi à l'âge de 87 ans, a annoncé son éditrice Odile Jacob.

Le célèbre paléontologue breton défendait les « menhirs de Carnac ».

Yves Coppens n'a eu de cesse de raconter l'épopée humaine, avec talent.

Yves Coppens a été un passeur de préhistoire.

À la faveur de conférences et de séminaires, le paléontologue avait visité les cinq continents.

Premières publications à 19 ans, entrée au CNRS à 22 ans et une découverte fracassante à 40 ans.

Yves Coppens jongle avec une histoire vieille « d'au moins 15 milliards d'années de complication et d'organisation croissantes » et néanmoins parle clair.

--------------------------

Toumaï marchait bien il y a 7 millions d'années, mais pas seulement.
Toumaï, plus ancien représentant connu de l'humanité, marchait bien sur ses deux jambes il y a sept millions d'années, mais il avait gardé la capacité de grimper aux arbres, selon une étude parue mercredi dans Nature et reposant sur trois os appartenant à un représentant de son espèce, Sahelanthropus tchadensis.
(…) L'étude fournit ainsi "une image plus complète de Toumaï et finalement des premiers humains", a remarqué auprès de l'AFP le paléoanthropologue Antoine Balzeau, du Muséum national d'histoire naturelle, en saluant un travail "extrêmement conséquent".

(…) Il apporte des arguments supplémentaires aux tenants d'une évolution "buissonnante" de la lignée humaine, avec de multiples branches, allant à l'encontre d'une "image simpliste d'humains qui se succèdent, avec des capacités qui s'améliorent au fil du temps", remarque M. Balzeau.

Ce qui rendait Sahelanthropus humain, c'était sa capacité à s'adapter à un environnement donné, selon les chercheurs de PALEVOPRIM, qui ont insisté sur l'importance de ne pas voir la bipédie comme un "caractère magique" définissant l'humanité de manière stricte.

Lire aussi:

Publié dans histoire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article