Le château-prison de Gaillon - La prison à Londres en 1729 - Cayenne

Publié le par bmasson-blogpolitique

La maison centrale de Gaillon :

Le château est vendu au gouvernement le 10 février 1812 pour y installer une maison centrale.

Se retrouvent à Gaillon les hommes, les femmes et les enfants sans distinction de délits (beaucoup pour vols) mais dont la peine est supérieure à 1 an (entre 2 et 5 ans en général). On trouve très peu de condamnés à la réclusion.

La maison centrale de Gaillon arrête de fonctionner le 1er octobre 1901. Le quartier pour les condamnés aliénés, ouvert en 1876, reste ouvert et occupe toujours une partie des locaux jusqu’en 1906 .

L’histoire des maisons centrales, de leur création, puis de leur contrôle, est indissociable de celle des préfets, sous Napoléon 1er. Les maisons centrales furent pendant longtemps de grandes manufactures textiles, avec des femmes à la filature, des hommes au tissage et des enfants qui rattachaient les fils. Cette organisation exigeait par conséquent que femmes, hommes et enfants fussent regroupés au sein du même établissement, du moins dans des quartiers séparés.

Gaillon a notamment été centre de production de : chaussons, tapis/paillassons, peaux, brosses, boutons de nacre, cordonnerie, peluche, menuiserie, peignes, accordéons, allumettes, serrureries, bonneterie, instrument pour l’optique et les mathématiques ou encore de fleurs artificielles pour les couronnes mortuaires ! Et lorsque le travail nécessite plus de main d’œuvre qu’il n’y a de détenus disponibles, le directeur n’hésite pas à demander la venue de nouveaux condamnés à d’autres prisons.

                                                                          Uzès

                                          Serrure de bois avec sa clé reconstituée

                        Un des plus vieux système de fermeture, connu des anciens Egyptiens

Le prisonnier pauvre est aussi une victime, de la société mais encore de la prison elle-même, faite de souffrances de toutes natures, y compris de celle de la voracité et de la brutalité des geôliers et des gardiens. Par exemple un mauvais ouvrage condamne en moyenne à huit jours de cachot, le refus de travail à trois jours. La prison coûte cher et elle n’a que des effets négatifs : elle produit ces trois fléaux que sont l’épidémie, l’homosexualité et la récidive. Le régime commun (dortoirs, promenoirs, chauffoirs, et ateliers) en est la cause.

On l'isole, on le débaptise, il subit les « punitions ou récompenses », bases d'une discipline infantilisante, et une fois libéré, il retrouve très difficilement du travail.

Bâtiment inadapté, des règlements tâtonnants et uniquement disciplinaires, personnel incompétent ou qui ne peut mieux faire, voilà la réalité des prisons départementales en général.

La maison d’arrêt du Havre date de 1860 et ferme ses portes en 2010. Elle remplaçait la maison d'arrêt qui était située dans l'ancien couvent des Ursulines, dans le quartier Notre-Dame, et dont les prisonniers provenaient pour les 2/3 du Havre.

Au XIXe siècle, la santé dans les établissements pénitentiaires devient rapidement un enjeu de réformes. Si sous l'influence des idées hygiénistes, la mortalité diminue fortement dans les maisons centrales, de nombreux progrès restent à faire.

A Paris, dans les prisons, de 1815 à 1818, la mortalité moyenne annuelle était de

  • un décès pour 40,88 détenus à la Grande-Force ;

  • un pour 38,03 aux Madelonnettes ;

  • un pour 26,63 à la Petite-Force.

Tableau des prisons de Paris sous le règne de Robespierre.

La scène se passe aux Madelonnettes.

"Eh, brave homme, pourquoi te trouvais-je ici?"

« Tout homme est une histoire sacrée. »
Patrice de La Tour du Pin.

James Brown

Stéphane Koechlin

Gallimard

2007

 

Page 34:

 

En 1729, il y eut un grand changement dans la vie de James Oglethorpe. Un de ses amis proches, Robert Castell, a été envoyé en prison à cause de ses dettes. Il était dans une cellule froide avec un autre prisonnier, « ne pouvant s’offrir une cellule décente comme il était d’usage quand on possédait de la fortune ». Le pire, c'est que cette personne avait la variole. Plus tard, Robert Castell mourut de cette maladie, « touché par le manque d’hygiène ». Oglethorpe a commencé une campagne pour réformer les prisons en Angleterre, qui étaient des endroits terrifiants « où croupissaient des prisonniers qui avaient commis des délits bénins ». La réforme pénitentiaire n'a pas vraiment résolu la crise de la pauvreté en cours en Angleterre. James a pensé à une autre idée. Pourquoi ne pas simplement fonder une nouvelle colonie? Il créera la Georgie aux nouvelles Amériques.

Le château de Gaillon et l’introduction du style Renaissance en Normandie.

Georges 1er d’Amboise (1460 – 1510), archevêque de Rouen, cardinal, légat pontifical pour la France et gouverneur de Normandie avait participé aux guerres d’Italie aux côtés de Louis XII. A son retour, il entreprend la transformation de la forteresse de Gaillon, manoir d’été des archevêques de Rouen depuis le XIIIe siècle, en un palais somptueux inspiré de a Renaissance italienne. Ce nouveau style va rayonner ensuite sur toute la Normandie

Rouen

Veüe et perspective du château de Gaillon appartenant à monseigneur l’archevêque de Rouen.

Par Israël Silvestre

Fac-similé

Gravure à l’eau-forte

1658

 

Collage

Nice

« Le petit vol est un délit contre la propriété.

Le grand vol est le droit des propriétaires. »

Eduardo Galeano

 

Eduardo Hughes Galeano, né le 3 septembre 1940 à Montevideo et mort le 13 avril 2015 dans la même ville, est un écrivain, journaliste et dramaturge uruguayen, célèbre pour avoir écrit Les Veines ouvertes de l'Amérique latine.

Prisons disparues: A Saint-Lazare, des femmes meurtrières, prostituées, voleuses, «infamies de la capitale».
 (…) « Au 19e siècle, elles représentaient environ 15 % des détenus, contre moins de 4 % actuellement, note Sandra Cominotto, guide conférencière au musée Carnavalet. La législation relative à la sexualité était beaucoup plus dure à l’époque, et réprimait l’adultère, les avortées, ou encore la prostitution. »
(…) Sans compter que ce lieu de déchéance abrite aussi des enfants, de 0 à 4 ans dont certains sont parfois nés sur place. Leurs mères, les nourrices comme on les appelle, bénéficient d’un régime spécial mais sont réputées comme « les plus difficiles » selon le directeur de l’époque, cité dans un article du Journal en 1912.

Le bagne de Cayenne, p 205 :

 

Toujours la même année, en 1942, elle se rend en Guyane française, qui « abritait la prison tristement célèbre de l'Ile au Diable _ une telle honte en plein XXe siècle que les Français auraient mieux fait de ne pas la ramener avec leur soit-disant mission civilisatrice. »

 

Les bagnards qui avaient réussi à s'enfuir et à traverser le fleuve pour rejoindre Albina « étaient reconnaissants envers les Hollandais qui les traitaient comme des êtres humains. »

Plus loin, elle décrit les Français de Saint-Jean-du-Maroni ou de Saint-Laurent « comme des bons élèves des nazis. Aucun homme ne pouvait survivre plus de trois mois quand les punitions commençaient. »

 

 

Martha Gellhorn

Mes saisons en enfer

Cinq voyages cauchemardesques

Editions Gallimard

1978

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Claire Dujardin 

Présidente de l'association nationale des juges de l'application des peines et les prisons.

Démagogie dictée par l'extrême-droite: les prisons françaises seraient le "Club Med" confortable et récréative.

Pourtant, il faut penser à la réinsertion des prisonniers et prisonnières.

"l'humanité"

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Dupond-Moretti et les prisons françaises. Il reprend le credo d'extrême-droite.

"En plus du karting, j'apprends qu'iles ont un lit et des WC dans leur cellule?"

"L'Humanité"

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Publié dans histoire

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C
sacré belle prison !
Répondre
B
Je découvre votre commentaire. Ce n'est plus une prison, n'est-ce pas?