La villa Noailles à Hyères

Publié le par bmasson-blogpolitique

Villa Noailles et parc Saint-Bernard

Hyères

Var

 

 

En 1923, le vicomte Charles de Noailles, mécène de l'art moderne, commande à l'architecte Robert Mallet-Stevens (1886 – 1945) une maison d'hiver « intéressante à habiter ».

La villa résolument moderniste s'offre à l'aventure d'un nouvel art de vivre, recherchant une luminosité maximale, la fonctionnalité de l'habitation et son économie décorative. Sur 1800 m², à l'avant-garde artistique européenne, elle connaît la gloire. La maison est construite sur les ruines d'un couvent.

La villa est successivement agrandie jusqu'en 1933, pour atteindre 2 000 m2 et 60 pièces dont 15 chambres, une piscine privée couverte (une des premières en France), une salle de sports. On tient son corps en forme grâce à l'hygiène et au sport. Toutes les chambres sont orientées vers le sud. Les toits-terrasses sont plats. La maison est remodelée au gré des envies du couple.

A la villa Noailles, les plus grands artistes avaient leur chambre réservée et équipée d'une salle de bain: Salvador Dali, Man Ray ou Francis Poulenc étaient des habitués. C'est un lieu de rencontres et de fêtes. Malheureusement, le coût d'entretien et de réfection coûte une fortune au couple mais la mode de posséder une « maison de plaisance » est lancée.

La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères

Charles de Noailles, botaniste* éclairé, s'attache à créer un parc méditerranéen autour de sa demeure où Gabriel Guévrékian (Arménien , 1900 – 1970) a conçu le jardin cubiste en 1925. Le parc est composé d'essences méditerranéennes d'essences et de plantes exotiques rares. Il offre une vue sur les îles de Port-Cros et du Levant.

Après une longue période d'abandon et de détérioration, elle devient propriété de la ville en 1973. La maison est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1975.

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Eva Mameli 

Botaniste italienne

1886 - 1978

Revue Progressistes

05 20

 

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La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères

Jardin bateau

Guévrékian dessin eu jardin en forme de triangle, comme une proue d'un bateau. Après avoir été recouvert de terre, il est reconstitué depuis 1986. Il connaît des difficultés d'approvisionnement en eau.

 

La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères

Chambre de plein air de Chareau

Elle possédait un lit suspendu

La villa Noailles à Hyères

Forteresse

C'est la mère de Charles, la princesse de Poix, qui leur offrira ce terrain sur les ruines du Clos Saint Bernard, en cadeau de mariage.

 

La villa Noailles à Hyères

Pas en béton

La maison est construite de manière traditionnelle. Aucun entrepreneur d'Hyères ne maîtrise le béton armé.

La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères
La villa Noailles à Hyères

Marie-Laure de Noailles

née Bischoffsheim (1902 - 1970)

 

Elle est la plus riche héritière de France. Elle est descendante d'une famille de banquiers juifs allemands richissimes. Parmi ses aïeux maternels, le marquis de Sade. Elle partage avec son mari le goût de la collection et du mécénat des artistes. Ils sont avant-gardistes et engagés. Elle entretient des liens étroits avec les artistes surréalistes.

Madame De Noailles à Blois

La villa Noailles à Hyères

Laurent Greilsamer

Le prince foudroyé

La vie de Nicolas de Staël

Éditions Le livre de Poche

Fayard - 1998

page 255 :

Nicolas de Staël peint beaucoup, produit beaucoup, mais vend peu. Un jour, « l'apparition de Jacques Laval, (…) lui semble celle d'un d'un sauveur. Car le prêtre est souvent accompagné. (…) Charles de Noailles se laisse aussi séduire. Un jour, dans l'atelier de la rue Gauguet, il choisit un grand dessin puis se tourne vers Laval et lui signe un chèque. Il ne sera pas dit qu'un comte s'est commis dans une transaction avec un peintre, fut-il baron... »

Elisabeth de Gramont

Au temps des équipages - Mémoires

Les Cahiers Rouges – Grasset – 2017 – Première édition en 1928

 

Lily de Luynes, (…), « une jeune fille fast parce qu’elle jouait très bien au tennis (…) était idéalement jolie et semblait une déesse égyptienne. (…) Elle avait une cour de jeunes gens très empressés qui attendaient impatiemment qu’elle fût mariée pour tromper son mari. (…) Elle ne quitta jamais son mari. (…) Le duc et la duchesse de Noailles peuvent vraiment être cités comme le ménage de plus uni de Paris. »

Publié dans histoire

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