Le projet politique féministe des Kurdes - Josiane Durrieu - PCF 13

Publié le par bmasson-blogpolitique

Les Kurdes et les femmes

Josiane Durrieu

Mai 2016

Auteur du livre « Entre les mains des Kurdes », 2016

Aux éditions des Fédérés.

Le projet politique féministe des Kurdes - Josiane Durrieu - PCF 13

Les Kurdes de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie sont intervenus pour sauver les 200 000 Yezidis menacés par Daesh et ont ouvert un couloir humanitaire.

Le combat des Kurdes contre Daesh est un combat héroïque car ils combattent réellement avec les armes à la main. Ils n’ont aucune protection, ni gilet par balle, ni armes lourdes.

Dans ce combat, les femmes ont toute leur place. On en connaît les combattantes, mais elles luttent depuis très longtemps, et elles ont commencé à s’organiser dans les années 1978 quand le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est créé avec Abdullah Öcalan.

Il y avait une femme Sakine Cansiz, une des trois qui ont été assassinées à Paris il y a trois ans (en 2013), qui a été une des fondatrices de ce parti. Elle a toujours lutté pour la cause des femmes et pour leurs droits. C’est grâce à eux que les femmes ont pu prendre leur place dans une région du monde qui est très machiste, et où les femmes n’ont aucun droit et sont pratiquement des esclaves. Il n’ y a qu’à voir dans les pays alentours (par exemple, l’Arabie Saoudite).

Les Kurdes proposent un projet politique qui est très féministe. Il est axé sur le droit des femmes. Ici, cela peut paraître plus banal peut-être, même si en France il y aurait des choses à dire sur les droits des femmes. Mais, dans cette région du monde, ce qu’ils font, c’est plus que révolutionnaire. C’est pourquoi Daesh s’en est pris aux Kurdes en premier. Ils auraient pu s’en prendre à Bagdad ou à Damas et envahir la capitale. Ils sont montés se battre contre les Kurdes, que ce soit en Irak ou en Syrie. Ils ont été la première cible de Daesh, à cause du pétrole, mais aussi à cause du projet politique complètement à l’opposé du fascisme que propose Daesh (vente des femmes par exemple). Les Kurdes proposent une société très féministe, démocratique, avec une autonomie démocratique que Josiane nomme « à l’horizontale » et participative, avec des comités de quartier où chacun parle des problèmes et décide de leurs solutions. Les Kurdes n’ont pas d’ennemis et chacun compte pour un et a les mêmes droits que l’on soit Turc, Arabe, Chaldéen, etc. Ils ont un respect pour tout ce qui est personnel, par exemple l’homosexualité, la religion. Ils sont pour un système laïc avec les mêmes droits pour tout le monde. Ce n’est pas qu’un projet car ils l’ont mis en place depuis 2012 dans le nord de la Syrie, dans le Kurdistan syrien.

Dans les instances politiques il y a toujours un homme et une femme. C’est codirigé à parité, dans les mairies par exemple en Turquie ou en Syrie. Dans la société, elles ont créé des associations pour l’éducation des femmes et élever leur niveau. Elles se battent courageusement. Il y a des régiments entiers de femmes. Les combattantes sont des jeunes filles, par exemple en Syrie. Elles avaient un travail ou étaient étudiantes et elles sont venues se battre contre Daesh pour sauver la ville de Kobané et leurs habitants. Dans les Bouches du Rhône, les réfugiés kurdes sont plus de 12 000 et sont organisés avec un système de parité aussi. Leur centre culturel qui s’appelle « la maison démocratique des Kurdes de Marseille » est dirigé par un président et une présidente.

Elles sont plus actives que les Françaises et ont plus de place dans la société que les femmes en France. Elles sont présentes dans tous les domaines. Dans toutes les réunions, le sujet des femmes est abordé. Tout le monde en parle que ce soit les hommes et les femmes. Elles sont très motivées et elles ont des responsabilités à tous les niveaux de la société. Elles sont à l’égal des hommes.

Les Kurdes de Turquie, d’Iran et de Syrie ont la même démarche politique progressiste féministe.

L’exception pour les femmes est l’Irak, pays où c’est différent. Ils ont un Kurdistan autonome capitaliste. Ils sont autonomes depuis qu’il y a eu la guerre en Irak* grâce à l’appui des Américains. Ils ont leur propre assemblée, leur propre président. Les femmes ne sont pas plus impliquées que cela que dans notre pays.

Stand à la fête de l'Humanité.
Irak, PC, Tarik Al Shaab

* Irak:

Rouen

Têtes féminines

Pierre ou coquille

1ere dynastie de Lagash, vers 2 500 avant J-C.

Sur le même sujet:

Le 8 mars 2016 RV sur Arte à 22H 35 : Kurdistan la guerre des filles

De Paris à Kobané, en Syrie, du Kurdistan de Turquie au Sinjar en Irak, une immersion dans le mouvement des femmes kurdes luttant contre Daech, héritières d'une longue tradition de résistance.

Il y a plus d'un an, le monde saluait le courage des femmes kurdes des Unités de défense féminines (YPJ) qui avaient combattu pour libérer la ville symbole de Kobané, en Syrie, du joug djihadiste. Aujourd'hui, kalachnikov en main, elles poursuivent leur résistance massive face à Daech, dans le Rojava, le Kurdistan syrien, comme au Sinjar, en Irak, vaillantes et militantes, des chants partisans aux lèvres. Leur slogan ? "Femmes ! Vie ! Liberté !" Mais cette armée de femmes, formée militairement et politiquement, qui porte haut le projet d'une société affranchie du patriarcat, s'inscrit dans un mouvement de résistance déjà ancien, créé il y a bientôt quarante ans en Turquie autour de Sakine Cansiz. Cofondatrice du PKK, assassinée, avec deux autres militantes kurdes à Paris le 10 janvier 2013, cette icône a inspiré des générations de femmes. Elle est en outre à l'origine des communautés et des camps d'entraînement installés dans les montagnes du Qandil, au nord de l'Irak, qui rassemblent des femmes kurdes de la région mais aussi d'Europe, unies par un même idéal : construire des sociétés démocratiques, multiethniques et multiconfessionnelles pour, peut-être, changer l'histoire du Proche-Orient.

Féminisme

Suivant depuis plus d'une décennie ces héroïnes kurdes en treillis, Mylène Sauloy est allée une nouvelle fois à leur rencontre fin 2015, et s'emploie ici à restituer pas à pas leur héritage. Jeunes recrues ou plus anciennes, ces femmes, qui luttent en première ligne contre Daech, défendent dans le même mouvement - et le même sourire -, l'égalité et la parité.

Passionnant, ce documentaire en forme d'hommage montre comment une utopie salvatrice s'inscrit sur le terrain. Un féminisme vivifiant, servi par une remarquable maturité politique.

 02/2018:

Iran: une trentaine de femmes arrêtées pour avoir ôté leur voile en public.

 

Juin 2018

 

Irak :

A Mossoul, les "mères de la place Minassa" veulent connaître le sort de leurs disparus.

Chaque vendredi, depuis la libération de Mossoul des griffes des jihadistes en juillet 2017, des Irakiennes se réunissent place al-Minassa, pour connaître le sort de leurs proches disparus.

Les autres disparus ? Beaucoup "ont été exécutés par l'EI et leurs cadavres ont été jetés à Khafsa", affirme Sami Fayçal de l'Organisation unie des droits de l'Homme à Mossoul. Ce lieu dont le nom signifie "gouffre", pourrait être l'un des plus grands charniers d'Irak

Iran - Primée défenseuse des droits de l'homme, Nasrin Sotoudeh, a été arrêtée mercredi, selon son mari dans un post Facebook.

"Il y a quelques heures, Nasrin a été arrêtée à la maison et transférée à Evin," la fameuse prison de Téhéran où on détient de nombreux prisonniers politiques, a écrit son mari Reza Khandan.

Sotoudeh, 55, l'une des rares défenseuses des droits de l'homme en Iran, a récemment représenté plusieurs femmes arrêtées pour protester contre le port obligatoire du foulard.

La police de Téhéran a déclaré en février que 29 femmes avaient été détenues pour avoir posé en public sans leur foulard au cours des semaines précédentes.

Amnesty International a qualifié la détention de Sotoudeh de "scandale".

Iran: les femmes sans voile dénoncent le harcèlement à travers des vidéos.

(…) Les Iraniennes qui refusent de porter le voile utilisent ce mot-clef pour poster des vidéos, dénonçant le harcèlement dont elles sont victimes.

(…) Poussée et secouée par la fonctionnaire, elle finit par être jetée par terre, en pleurs.

(…) Plus récemment en France, un jeune juriste parisien s’est fait le porte-parole de ces femmes qui se dévoilent.

Nasrin Sotoudeh ou Nasrine Sotoudeh, née le 3 avril 1963, est une avocate iranienne, spécialiste des droits de l'homme, récipiendaire du Prix Sakharov, et actuellement prisonnière politique en Iran.

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NASRIN SOTOUDEH MET FIN À 46 JOURS DE GRÈVE DE LA FAIM.

Afin de dénoncer les abus des autorités iraniennes, cette brillante avocate a entamé une grève de la faim. Après avoir été hospitalisée, dans un état critique, elle y met fin. Dans cette lettre, Nasrin Sotoudeh explique son action depuis la prison.

(…) À nouveau, j’insiste sur la légalité et la légitimité des revendications de tous les prisonniers qui ont participé à ce mouvement de grève de la faim. Ils demandent le respect des lois votées par le parlement iranien et la libération de tous les prisonniers politiques. Je répète que le système judiciaire est l’unique responsable de l’application des lois et de la réduction des peines sévères.

PARIS : Marche blanche pour Sakine, Fidan et Leyla.
PARIS, Ce mercredi 9 janvier, une marche blanche est organisée pour commémorer le 6e anniversaire de l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris.
(…) Les trois femmes ont été ciblées et assassinées pour leurs activités politiques au nom du peuple kurde. Sakine était une militante de longue date et membre fondatrice du PKK.

 

(…) Fidan et Leyla étaient également des activistes dévouées à la cause kurde.

 

 

Publié dans Politique

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