Où va l'Europe - Fête de l'Humanité
Où va l'Europe?
Fête de l'Humanité
Septembre 2015
Walter Baier est le coordonateur de 'Transform!' en Autriche.
Deux affrontements significatifs ont lieu en Europe: trois ou quatre pays du centre de l'Europe ont fermé leurs frontières aux migrants pour protéger leurs peuples. Ces pays désobéissent à la politique européenne en appliquant une politique contraire à ses principes. C'est le cas de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Slovénie.
En Autriche, les caravanes de la solidarité ont montré que l'Europe n'est pas seulement celle des technocrates. Le traité de Maastricht est le traité fondateur de l'Europe. Il défendait la libre circulation des marchandises en Europe. Cette philosophie est à mettre en cause. Est-ce que l'autoritarisme va risquer de déboucher sur une explosion en Europe?
La réponse de la droite à la crise est le nationalisme et la restructuration des états.
La gauche veut refonder l'Europe par le développement de la démocratie, du féminisme et de l'économie et la reprise en main de la souveraineté nationale.
Marc Delepouve est universitaire.
Il y a nécessité de mettre en commun les pays européens pour trouver des réponses communes au niveau mondial (par exemple, le climat) et il faut cesser la concurrence entre les états.
L'Europe doit avoir sa souveraineté européenne à l'opposé de l'extrême-droite qui veut diviser les états.
La recherche et l'ensemble des savoirs sont des enjeux cruciaux et des questions centrales. La droite les dévoie pour qu'ils correspondent aux besoins du libre-échange et de la financiarisation. Pour la gauche, c'est un apport majeur pour confronter les grands problèmes de notre époque.
Elisabeth Gauthier de 'Espace Marx'.
Est-ce que l'on peut changer le monde et pour cela, quelle stratégie appliquer?
Cela demande du calme pour pouvoir instaurer des débats et approfondir les questions. Elle est fière du peuple autrichien et c'est une bonne surprise pour elle de voir leurs réactions d'aide aux réfugiés.
La politique en Europe est de plus en plus dure, plus brutale et le rapport des forces est plus faible, pour Syriza par exemple.
Nos gouvernements sont transporteurs de cette ligne politique par la constitution de réunions de l'Eurogroupe ou de conseils de ministres européens.
Plusieurs brèches s'ouvrent, mais se referment à chaque fois devant des verrous situés partout.
Il faut rechercher ce qui peut nous rassembler au lieu de nous diviser.
Quelle force politique va tirer profit de la destruction de nos acquis sociaux?
S'il n'y a pas une gauche sérieuse, présente, dynamique, ce seront les forces populistes qui risquent de tirer les marrons du feu.
Il y a un discrédit du système politique actuel, des ressentiments latents (par exemple Sarkozy et la question de la préférence nationale). Tout cela conjugué ensemble n'est pas sans dangers.
Comment affronter cela? On subit par obligation la loi des USA et du libre échange. En 1970, on connaissait 'l'Etat nation'. Depuis, en fonction de la sensibilité de chaque pays, on a changé en 'Les états nationaux'.
Une nouvelle Europe peut voir le jour, celle de l'humain d'abord, de la défense de l'environnement, de la solidarité, du défi et de la construction d'un projet commun à tous les pays.
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L'Allemagne
Helmut Scholtz, député allemand de la gauche 'Die Linke'.
Septembre 2015
Les migrants:
Les migrants quittent leur pays, désespérés. D'autres vagues de migrants arriveront en Europe apportant des réfugiés climatiques ou ceux dont les ressources ont été pillées.
La France est une grande puissance grâce à son passé colonial. L'Allemagne n'a pas ce passé colonial mais a dû accueillir les réfugiés de l'est de l'Europe après la seconde guerre mondiale, guerre dont elle a été responsable. Depuis, à la France, on réservait la politique, à l'Allemagne, l'économie. Cela ne fonctionne plus.
Il y a actuellement 35 à 40 millions d'actifs dans différents secteurs en Allemagne. En 2035, ils ne seront plus que 20 à 25 millions. Il y aura une réduction de la population active importante. Cet arrière-plan joue un rôle primordial dans le problème de l'accueil des réfugiés. La démographie allemande est importante.
L'Allemagne et ses dirigeants actuels s'en servent pour imposer à l'Europe de nouvelles orientations en politique d'immigration.
Il faut penser une nouvelle politique européenne sur les processus migratoires à venir.
La Grèce:
La CEE exerce du chantage et des pressions sur la Grèce. C'est la fin d'une Europe solidaire. Il faut être cohérent. La Grèce est membre de la CEE et doit rester dedans.
Il y a des différences de conception entre la France et l'Allemagne sur la politique européenne.
Dans la CEE actuelle, chacun doit imposer ses propres intérêts au détriment des autres. Va-t-on instaurer une Europe où les sociétés seront solidaires entre elles pour pouvoir résoudre ensemble les problèmes?
Concernant la question de la sortie de la zone Euro de la Grèce, les sondages en France montraient une sympathie pour les Grecs et Syriza, et en Allemagne, les sondages révélaient un fort courant pour leur départ. Il y a des questions sous-jacentes et des rapports de force différents entre les forces sociales pour sortir de la crise. Un banquier allemande et un chômeur n'auront pas la même vision en Allemagne, et un habitant de banlieue ne pensera pas pareil qu'un représentant de Matignon.
L'idée européenne doit être réappropriée par les citoyens.
Quand on milite pour un changement politique économique européen, on ne milite pas pour défendre les intérêts d'un pays mais pour rechercher comment développer l'emploi et le modèle social.
Les forces de gauche sont le moteur de cette construction, et pas seulement abstraitement, idéologiquement, mais dans le cadre des sociétés telles qu'elles sont actuellement.
En juillet 2015, Tsipras n'a pas seulement fait voter à 62% les Grecs contre l'austérité, mais aussi contre la sortie de l'Euro. La gauche de la Grèce, de la France et de l'Allemagne doivent donner une réponse au diktat de la Troïka et proposer une autre alternative.
L'Euro:
On savait que commencer par la pensée unique amènerait à une catastrophe. Quelle réponse donner pour la monnaie?
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Jorge Lago – Podemos- Espagne
Fête de l'Humanité
Septembre 2015
Il s'occupe de la culture et de l'éducation au sein de Podemos. Il est né en 1976 à Madrid.
Podemos : « Nous pouvons », parfois aussi désigné par son nom en catalan: Podem ou en basque: Ahal Dugu), est un parti politique espagnol fondé en janvier 2014 et dont le secrétaire général est Pablo Iglesias Turrion. Podemos est membre du groupe de la Gauche Unitaire Européenne/Gauche verte nordique au sein du Parlement Européen.
Il faut penser à la transversalité pour construire un nouvel élan social. Il y a besoin de nouveautés et non de repli identitaire sur soi. Entrer dans une lutte ouverte n'est pas perdue d'avance. C'est le cas en Grande-Bretagne.
Intervention de Jorge Lago:
"Comment interpréter l’après référendum en Grèce ?
Il pense que de parler de guerre et de bataille est trop fort et ne mène à rien.
Il parle de repli identitaire, de marginalisation, de morale, ce ne serait pas un problème politique, il parle d’arguments littéraires dont il faut sortir,
Au contraire du repli identitaire, à partir de l’exemple grec, on peut construire quelque chose d’autre en Europe.
Une autre tendance, celle du plan B, ne nous mène on ne sait trop où. Il faut avoir une alternative, une sorte de récit qui nous explique ce qu’il faut faire, là où il faut aller, sortir de ou non de l’Euro, avoir une cartographie précise de ce qu’il faut faire, c’est-à-dire retourner à un engagement de gauche clair, écrit, et d’engagement."
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Frédéric Boccara.
Fête de l'Humanité
Septembre 2015
Réorienter l'Europe, c'est possible ! » affirme cet économiste qui refuse la fatalité et la soumission au libéralisme et à l'austérité.
Il est maître de conférence à l'université Paris XIII.
Peut-on s'émanciper de la domination des marchés financiers?
Les rapports de force se construisent avec des idées qui permettent de construire un nouveau chemin.
Il faut affirmer notre solidarité avec la Grèce, transformer l'Europe et mettre en place une autre mondialisation contre l'austérité et pour l'expansion sociale, démocratique et économique.
La BCE (Banque Centrale Européenne) est au coeur de l'affaire.
Il y a une grande colère face au diktat de ces institutions. Il faut s'appuyer sur cette colère populaire pour transformer l'Europe.
Au niveau économique, il faut créer un fond public européen pour développer et financer les services publics, vérifier l'utilisation des 85 milliards alloués à la Grèce pour les trois prochaines ans, renégocier la dette qui, au lieu d'être une avance pour le développement, est utilisée pour sucer le sang des pays européens.
Il faut développer la dette. Elle permet d'envoyer de la monnaie dans l'économie. Cette monnaie permet le développement économique, tout cela sans inflation.
Exigeons que les investissements développent l'emploi et les entreprises. C'est de la responsabilité des banques. Pour développer des services publics, avoir plus d'infirmières, d'institutrices, etc, il faut des dépenses nouvelles. Rappelons que 1140 milliards d'Euros sont créés par la BCE chaque année. Si cet argent ne va pas à l'emploi, au développement des services publics, c'est parce que les banquiers ne le veulent pas. Si les Indiens avaient divinisés les armes à feu des Blancs, pour nous et contrairement à eux, il est possible de penser et de croire que l'on peut prendre le pouvoir sur la finance et le crédit.
Le 15 octobre s'ouvre le sommet européen. L'argent qui est reçu par la Grèce doit permettre son développement.
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Angelo Basil, de la LGTB en Belgique.
Fête de l'Humanité.
Septembre 2015
Les politiques d'austérité sont fortes. En Belgique, il y a eu une grève générale le 6 novembre 2014 qui a mis 150 0000 personnes dans les rues de Bruxelles. L'austérité amène une baisse des protections sociales, tant en soins de santé qu'en montant des pensions de retraites. On assiste au démantèlement des assurances sociales.
Pour contrer ces politiques d'austérité, tout le monde doit se rassembler: les artistes, les intellectuels, les salariés, etc.
Le 7 octobre 2015, une large manifestation nationale sera le point de départ d'un plan d'action pour réclamer:
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le respect du monde du travail
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une société de bonheur commun
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une nouvelle Europe.
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Judit Reigl, née le 1ᵉʳ mai 1923 à Kapuvár et morte le 6 août 2020, est une artiste peintre française d'origine hongroise.
Judit Reigl, née en 1923 en Hongrie, étudie à l'Académie des Beaux-arts de Budapest de 1941 à 1945 puis découvre, lors d'un séjour en Italie, la peinture des maîtres anciens. En 1950, elle fuit clandestinement son pays en proie au stalinisme et arrive à Paris où elle est accueillie par son compatriote Simon Hantaï.
Judit Reigl est l'une des rares femmes artistes de l'Abstraction gestuelle d'Après-guerre. Dans un corps à corps avec le support, son œuvre jaillit d'un geste créateur tout en mouvement, une énergie physique qui se déroule dans l'espace-temps.
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