Manuel Pratt

Publié le par bmasson-blogpolitique

 

Manuel Pratt

Il parle comme si nous étions, les spectateurs et lui-même, dans sa cuisine, assis autour d’un verre. Il parle rapidement et doucement. Il faut le suivre. A peine avons-nous ri d’une blague, une seconde arrive en rafale. Il enchaîne sans répit…C'est décapant, parfois cynique, désespéré, mais empli de vitalité! A l'image de la vie. Quand on l'écoute, on se dit: "Non!? Il ne va pas le dire? Il ne va pas oser?!" Hé bien, si! Il le dit, il ose et c'est drôle.

C’est scatologique, c’est cru, c’est cynique, c'est dans l’air du temps. Sa marque de fabrique se confond avec l’esprit ambiant de la société. Qui a déteint sur l’autre ?

Il aime aborder tous les sujets. L’église, le mariage des homosexuels, le racisme, l’intolérance, les politiques, les gourous, la France d’en haut, la France d’en bas, le travail des enfants, les rires, les pleurs, les travers des uns et des autres, notre histoire, celle de la Shoah, des religions,…Quand on écoute un péripétie de sa vie, on se dit: "Oui, il n'y a rien d'original!". Mais, la chute arrive et en une phrase, l'éclat de rire pointe...

Dans un de ses spectacles, il est tombé dans la marmite du féminisme et imagine une femme exploitant un homme. Qu’il se rassure, elles sont rares, mais elles existent…

Ses obsessions ? La peur de la mort (il n’est pas le seul !), de la maladie (il est hypocondriaque).

 

Dès qu’il parle d’un sujet qu'il soit sérieux, qu'il soit banal, zou ! c’est parti ! Ca dérape, ça délire, ça dégénère, toujours avec cet esprit farfelu de mélanger tout et de parler de ce qui est tabou. Ce côté provocateur lui plaît énormément et plaît au public…Il en rajoute.

Comment peut-il faire rire en parlant de choses si affreuses ou horribles? C’est un mystère. Non, c'est l'effet du décalage entre ce que l'on attend et ce que l'on entend . Ses liens de cause à effet sont surprenants et audacieux, pour ne pas dire osés.

Il joue le rôle du méchant. Stéphane Guyon s’y était essayé et a rendu l’éponge à la radio car la pression était trop forte. Ses chefs n'ont pas apprécié. Lui ? Il persévère…Le grand écart ne lui fait pas peur non plus : vous pourrez le voir dans des spectacles pour enfants.

PS : il dit : « Femme qui rit est à moitié dans son lit, c’est bien sauf que l’on ne sait pas quelle moitié on aura ! »

Publié dans Théâtre

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