Idir rend hommage à sa maman.

Publié le par bmasson-blogpolitique

 

Idir (en kabyle : ⵉⴸⵉⵔ (Yidir)), de son vrai nom Hamid Cheriet (en kabyle Ḥamid Ceryat), né en 1949 en Algérie, dans le village d'Aït Lahcène dans la commune actuelle de Beni Yenni en Grande Kabylie, est un chanteur, auteur-compositeur-interprète et musicien algérien de musique kabyle.

 

Il ne se destinait pas à la chanson. Son nom d'artiste signifie d'ailleurs en berbère : « Il vit », nom traditionnellement donné à un enfant né difficilement, pour l'encourager à vivre. Mais un de ses premiers titres, A Vava Inouva devient rapidement un tube planétaire, dans les années 1970, le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Sa carrière est marquée par une irruption soudaine au premier rang, puis une éclipse volontaire d'environ une dizaine d'années à partir de 1981. Ses albums solo sont rares, quatre en quatre décennies. Mais l’œuvre d'Idir a contribué au renouvellement de la chanson amazyghe, et a apporté à la culture berbère une audience internationale

 

Hommage rendu à sa maman. Fabrégoules. Juin 2012.

Je me souviens quand j’étais enfant, nous étions tous les deux, elle et moi. Elle était en train de faire un travail. (…)Elle balançait une baratte. Elle remplissait la calebasse suspendue à une poutre dans la pièce, car à l’époque, elle faisait ce geste-là. Je devais avoir cinq ou six ans, pas plus.

(…)Avec son instrument, je la voyais chanter, pleurer, esquisser un sourire, soupirer. En grandissant, j’ai emmagasiné tous ces souvenirs, toutes ces visions. Je me suis rendu compte qu’elle se confiait à son instrument. Et à travers ce qu’elle disait, je voyais défiler dans ma tête la vie, le quotidien d’une femme de chez nous. Et à travers ces histoires, je me suis vite rendu compte que s’il n’était pas évident d’être déjà une femme en général dans n’importe quelle société, la parité n’est pas pour demain, ça l’était encore moins pour les sociétés à forte tradition patriarcale. (…)

Idir rend hommage à sa maman.

Lorsque j’ai sorti cette chanson du fond de mon inconscient, elle ne m’appartenait pas à moi tout seul, mais elle nous appartenait à tous. J’avais cette relation avec ma maman. Elle appartient à toutes et à tous, à mes sœurs, à toi. Vis-à-vis de cette femme, il est venu le temps de lui dire. Il n’est ni trop ni trop tard, et j’aimerais que nous tous, nous ayons en tête l’image de celle qui nous a donné la vie, ou tout simplement celle qu’on aime, je sais qu’elle sera à jamais gravée dans nos cœurs, et si elles ne sont pas là, ma foi, réjouissons-nous de les avoir connues, et surtout souvenons-nous de ses larmes.

 

Il faut leur jeter un coup de chapeau, à toutes ces larmes. Il y a tous ces moments où on n’a pas su lui dire alors qu’on aurait du le faire, et de ces choses que l’on n’a pas faites au moment où il le fallait.

Quelle que soit la relation que l’on a avec elle, le pardon est au bout de chacun de nos regards. Les mamans sont là pour ça. Si elles sont encore là, magnifions-les, parce que nous avons tous quelque chose à nous faire pardonner. (…) Ne dites pas non tout de suite. J’aimerais que nous pensions à la maman que nous irons chercher dans le fond de nos cœurs. (…)

Laissez la place à une femme tout simplement, avec ses défauts, ses joies, ses peines, ses amours contrariés. J’aimerais que l’on pense à elles et surtout à celles qui ne sont pas avec nous, dont la plupart se trouve de l’autre côté de la Méditerranée.

 

Elles n’ont pas toujours l’occasion de vivre des moments comme cet après-midi. J’aimerais que l’on pense à elles car nous sommes quelques centaines de cœurs les uns à côté des autres, prêts à sortir ce qu’ils ont de mieux pour leur amour, et que cette mise en relation permette d’imaginer qu’on est une sphère, une énergie qui passera la Méditerranée et qui ira porter leur porter notre salut avec des millions de petits morceaux avec un bout de nous dedans. Je sais qu’on arrivera à faire ça. Le cœur sera dans le ciel.

Maquette de chébec dit «Algérien» - Marseille

Laurent Damonte

Vers 1957

Ce chébec est dit «algérien» parce qu'il a été pris devant Alger en 1775. Ce navire servait au commerce et à la guerre et atteignait de grandes vitesses. Il porte les couleurs de l'Empire ottoman qui coiffait tout le trafic des corsaires de Tunis à Alger.

Échelle 1/25e.

Idir

A Vava Inouva

"La Marseillaise"

05 20

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Idir

A vava Inouva

1975 

Musée des Arts et Métiers

Paris

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Idir - Sans ma fille (Tbeddel Axxam)

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La famille d’Idir « déçue » par le livre de Farid Alilat.

La famille d’Idir est sortie de son silence. Elle a publié un communiqué, aujourd’hui dimanche, dans lequel elle dénonce des « inexactitudes » et « allégations » contenues dans le livre « Idir, un Kabyle du monde », écrit par Farid Alilat. 

(…) Idir s’est dévoilé à son public tout au long de sa vie. Il a raconté son enfance, les personnes autour desquelles s’est construite sa personnalité. Il a exprimé avec des propos toujours mesurés, sa pensée, ses convictions et sa philosophie, sans jamais enfreindre cette ligne qui sépare ce qui relève de l’intime de ce qui est public.

Idir repose au Père Lachaise.

Bio:

"Idir un Kabyle du monde de Farid Alilat".

'L'Humanité'

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Abderrahmane Ould Mahand

Le Jardin des Moines

1997

Huile sur toile, diptyque.

Paris

Institut du Monde Arabe

Cette toile rappelle le massacre des sept moines de Tibhirine en 1996.

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Publié dans musique

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