La femme du peintre

Publié le par bmasson-blogpolitique

La femme du peintre.

Ils étaient deux couples attablés à une terrasse de café. Une des deux femmes racontait sa vie passée.

Lors de son premier mariage avec un peintre, elle ne connut que la misère et le désespoir de n’avoir rien ou si peu pour nourrir ses quatre enfants et les vêtir.

Tout l’argent qu’il gagnait était dépensé  pour ses menus plaisirs. Mais, à elle qui devait tenir le ménage, il ne donnait que trois francs ou six sous, ou bien un Euro et deux centimes (c’est à votre convenance).

Elle se débattait pour nourrir tout son monde. Elle s’habillait aux fripes des marchés, là où c’est le moins cher des moins chers. Le traitement était le même pour les enfants.

Quand elle utilisait exceptionnellement la voiture, il ne lui accordait que le prix d’essence correspondant au trajet aller-retour. Pas un sou de plus. Un plein d’essence ? Jamais.

Quand il recevait ses amis, elle devait confectionner le repas sans qu’il ne lui octroie un budget supplémentaire. Il la prévenait au dernier moment : à elle de jouer à la fée du logis et à trouver la solution miracle pour préparer un repas de fête.

Jamais un cri, ni une plainte, ni un regret.

Elle acceptait tous ces mauvais traitements avec fatalité, sans se poser de questions, sans envisager une rébellion.

Sa vie d’enfant et de jeune fille n’avait pas dû être facile puisqu’elle se soumettait ainsi sans broncher.

C’est son second mari qui s’emploiera à lui montrer que la vie peut être plus douce et fantaisiste.

Il devait avoir été un ami du mari pour pouvoir entrer dans cette maison et la rencontrer. Il la séduisit aisément : le plus beau des cadeaux était sa prévenance, sa gentillesse, son attention pour elle et ses enfants.

Un restaurant, puis un second, et des discussions à n’en plus finir. « Ne reste pas avec lui ! » en résumé…

Elle décida de vivre avec lui. Il l’avait convaincue que la vie pouvait être autre que celle qu’elle avait connue jusque-là…

Il raconta pendant la conversation sa surprise devant les réactions de peur de sa compagne. « Pourquoi ne fais-tu pas un plein d’essence ? Si ce manteau te plaît, achète-le !... »

Il combattit tous ses réflexes de crainte et de survie. Il lui offrit le monde. Il était joyeux.

Cette femme a saisi au bond sa chance de rencontrer un homme amoureux, bon et généreux.

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Marcher sur l'eau?

Un miracle?

Non, si nous courions à plus de 70 km/h, nous rebondirions.

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Publié dans mes poésies

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