Peinture - Eugène Boudin
Au musée André Malraux au Havre
Entrée des jetées du Havre par gros temps
1895
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Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Né à Honfleur d'une famille modeste, Boudin devient havrais à l'âge de dix ans. Le métier de papetier-encadreur qui est le sien dès 1844, le met en contact avec le milieu artistique et les artistes de passage tels que Millet, Isabey ou Troyon.
En 1863 ses plages suscitent de l'intérêt. Boudin partage son temps entre Le Havre et Honfleur.
« Parfois en me promenant mélancolique, je regarde cette lumière qui inonde la terre, qui frémit sur l'eau, qui joue sur les vêtements et j'ai des défaillances de voit combien il faut de génie pour saisir tant de difficultés, combien l'esprit de l'homme est borné, de ne pouvoir mettre toutes ces choses ensemble dans sa tête et puis encore je sens que la poésie est là, et comment l'arracher. J'entrevois parfois ce qu'il faudrait exprimer .
Toutes ces hésitations sont-elles le signe d'une impuissance ou le fait d'un esprit difficile à satisfaire et je ne désespère pas qu'à force de suer sur mes panneaux, je n'arrive à exprimer au moins une parcelle de poésie, mais cette révélation est bien lente et bien pénible. Mener de front le rude labeur de la vie et les rêves de l'esprit est une tâche difficile pour une nature de ma trempe, pourtant il le faut bien. »
Eugène Boudin, mars 1854, rapporté par Gustave Cahen.
Eugène Boudin naît à Honfleur en 1824. Cette année-là, le monde artistique découvre au Salon de Paris, John Constable et la peinture anglaise. Le paysage devient bientôt un sujet à la mode et sujet d'expérimentations artistiques novatrices.
A 11 ans, Boudin s'installe au Havre avec sa famille d'origine modeste.Il travaille tôt comme papetier- encadreur. Il y rencontre les artistes de passage au Havre ; Millet, Courbet, Isabey. A 22 ans, autodidacte, Boudin se lance dans la peinture.
Il se forme au misée qui vient d'ouvrir ses portes en 1845 et en y copiant des peintures. Boudin se voit attribuer une bourse par la municipalité du Havre pour aller étudier à Paris.
Il s'inscrit comme copiste au musée du Louvre. Il exécute à cette époque des natures mortes, des « tableaux de salle à manger » qui trouvent preneur à des prix modiques auprès des collectionneurs havrais.
Dès cette période, il ressent le besoin de peindre et de dessiner en plein air. La municipalité voit d'un mauvais œil ses retours au Havre et à Honfleur.
Eugène Boudin
Portrait de M. Heuzey
1849
Huile sur toile
Nature morte aux pivoines et seringa
1856 - 1862
Huile sur toile marouflée sur carton
La Tour François 1er au Havre
1852
Huile sur bois
Barques de pêche et voiliers
1853 – 1859
Huile sur carton
Environ de Sainte-Adresse, bateaux échoués et pêcheurs
1854 – 1857
Huile sur bois
Barques sur la Touques
1888 – 1895
Huile sur bois
Cour de ferme
1880 – 1889
Huile sur bois
A Blois:
Karl Pierre Daubigny
1846 – 1886
La ferme Toutain à Honfleur
Salon de 1870
Huile sur toile
La ferme Toutain, du nom de ses propriétaires, plus connue sous le nom de ferme Saint-Siméon, est l'hôtellerie favorite des artistes, notamment Boudin, Jongkind et Isabey.
Karl Daubigny poursuit ici l'art de son père, Charles François Daubigny (1817 – 1878), paysagiste de l’École de Barbizon, par la peinture sur le motif, le rôle de la lumière et le retour au paysage hollandais.
Evreux
Karl-Pierre Daubigny (1846 – 1886)
Paysage de bord de mer.
1873
Huile sur toile
Jean-François Millet
Le semeur
1851 - Lithographie
Evreux
Normandie – Affiche pour la SNCF
Dessin de Tsuguharu Fujita
1958
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La lumière révélée
Après son mariage avec Marie-Anne Guédès, Boudin se rend fréquemment dans sa belle-famille, à Hanvec (Finistère).
Il découvre le monde rude de la Bretagne avec « ces races vouées au rude labeur des champs, au pain noir et à l'eau ». A Deauville, il observe cette « bande de parasites dorés qui ont l 'air si triomphants. »
Préoccupé par ses recherches sur la lumière, il explore ces deux univers.
Boudin est aussi séduit par « les chaumières aux fortes ombres et aux vieux lits ».
Jusqu'en 1875, les tons argentés dominent. Ce passage par l'ombre a été révélateur de la lumière.
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Bretonne à genoux
1865 – 1867
Huile sur bois
Portrieux
Vers 1873
Huile sur bois
Camaret La baie, marée basse
Paimpol
1872
Huile sur bois
La côte de granit
Tréguier
La côte de granit
Paimpol
Paimpol
Bordeaux
Le port vu du quai de Bacalan
1874
Huile sur toile
Le Havre, voilier à quai
1870 – 1874
Huile sur toile
Eugène Boudin
Deauville – Le bassin
1891
Huile sur bois
Musée Cantini
Marseille
Collection Burrell
Fils de marin, Boudin est fasciné par la vie maritime et tout particulièrement par les bateaux. Ici, il représente le bassin Morny à Deauville où étaient amarrés les plus grands navires. Des bricks, voiliers à deux mâts, viennent d’être déchargés, comme l’indiquent la partie de la coque hors de l’eau et leurs voiles mises à sécher au vent, se détachant comme des nuages blancs sur le bleu du ciel.
Pêcheur sur la plage de Villerville
1862 – 1865
Huile sur bois
Lavandières
1881 – 1889
Huile sur bois
Lavandières au travail
1881 – 1889
Huile sur bois
Eugène Boudin
Laveuses au bord de la Touques
Vers 1888 – 1895
Huile sur bois
Musée Cantini
Marseille
Collection Burrell
Plus d’une centaine de peintures de Boudin représentent des Lavandières au bord d’un cours d’eau, ici la Touques qui traverse les villes de Trouville et Deauville. L’artiste combine sa passion de la figure humaine et de la représentation de l’eau, du ciel et du paysage.
Berck, groupe de pêcheuses
1875
Huile sur bois
Scènes de plage
En 1860, le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, lance la station balnéaire de Deauville. Boudin y peint la haute société en villégiature.
Il espère trouver un débouché commercial pour ses œuvres.
« On aime beaucoup mes petites dames sur la plage, d'aucuns prétendent qu'il y a là un filon d'or à exploiter », écrit Boudin en 1863. La clientèle fortunée n'apprécie pas de se voir représentée de lanière aussi imprécise.
« C'est moins ce monde que l' élément qui les enveloppe que nous reproduisons », et à partir de 1868, il abandonne les scènes de plage à crinolines. Il poursuit des recherches avec des pêcheurs.
La plage de Trouville
1864
Huile sur bois
Eugène Boudin
L’impératrice Eugénie et sa suite à Trouville
1863
Huile sur bois
Musée Cantini
Marseille
Collection Burrell
L’élégante figure vêtue de blanc est traditionnellement identifiée comme l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui fréquentait la station de Trouville à la mode.
La plage à Trouville
1865
Huile sur toile
L'embarcadère et la jetée de Trouville
1865
Huile sur bois
Scène de plage à Deauville
1865
Huile sur toile
Scène de plage à Trouville
Vers 1865
Crayon noir, graphite et aquarelle sur papier vergé
Sur la plage
1867 – 1869
Aquarelle sur traits à la mine de plomb
Eugène Boudin
Personnages sur la jetée à Trouville
1869
Huile sur toile
Musée Cantini
Marseille
Collection Burrell
Boudin prend plaisir à détailler les différentes textures des robes à soie, les vagues d’écume blanche poussées par le vent et les masses cotonneuses des nuages. Il se plaît à jouer avec la lumière sur les voiles. Il réunit dans cette œuvre ses thèmes de prédilection : la mer, les bateaux, les grands ciels nuageux. Il parvient à retranscrire les effets de la lumière vive d’un bord de mer un jour de grand vent.
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Le port de Bordeaux
1874
Huile sur toile
La marine pour prétexte
Fils de matelot, Boudin semblait prédestiné à devenir peintre de marines.
A ses débuts, on apprécie « le naufrage, la tempête, l'abordage, l'incendie, la mer à drames et à mélodrames ». Mais à partir de 1868, les goûts évoluent et Boudin y trouve la perspective de débouchés commerciaux.
Il fréquente Anvers, Bordeaux et Le Havre avec leurs clientèles aisées. Il préfère Trouville et Camaret où il peint les pêcheurs.
De Rotterdam à Antibes, il traduit la lumière propre à chaque lieu. A la fin de sa vie, il écrira ; « Je n'ose pas mettre en ligne mes petits bateaux dont j'ai pourtant fait une étude bien laborieuse. Pour n'être pas aussi parfaits dans leurs détails que ceux des Hollandais, ce qui est d'ailleurs contraire au goût du public de notre temps, je me flatte de croire qu'on pourra les voir avec intérêt plus tard et y retrouver l 'allure, les gréements et l'état de nos ports à notre époque ».
Ce thème le rendra célèbre de son vivant.
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Le bassin du Commerce au Havre
1878
Huile sur bois
Variations
En 1859, Baudelaire visite l'atelier de Boudin à Honfleur. Il est ébloui par les « beautés météorologiques » « Ces études , si rapidement et si fidèlement croquées d'après ce qu'il y a de plus inconstant , de plus insaisissable dans sa forme et dans sa couleur, d'après des vagues et des nuages, portent toujours cités en marge la date, l'heure et le vent ».
Cette approche est mal comprise par ses contemporains qui l'accusent de se répéter. Boudin répond : « J'ai trop à faire avec mes études à terminer sans prendre la peine de me recopier. » Il représente à chaque fois un effet tout différent. Il doute : « Je me suis trop contenté d'être un improvisateur hâtif, j'ai cherché trop des des effets fugitifs du ciel et de la mer. » Monet, à partir de 1899 déclinera des séries.
Le Havre, l'avant-port
1868 – 1874
Huile sur toile
Ciel frais et tout calbotté
Etude du ciel (Le Havre vu depuis Honfleur)
Vers 1855 – 1862
Pastel sur papier beige et crayon noir
Salons
A partir de 1859 et jusqu'à sa mort, Boudin expose régulièrement au Salon, à Paris. Il expose aussi dans les villes de province, Bordeaux, Rouen, Évreux, Nantes, Pau, etc.
Il ébauche ses toiles, quelles que soient leurs tailles, directement sur le motif.
Il les termine ensuite dans son atelier.
Il décline parfois un sujet en plusieurs versions.
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Etudes de ciel
1888 – 1895
Huile sur bois
La jetée de Trouville
1867
Huile sur toile
Eugène Boudin
1824 – 1898
Le bassin de l’Eure au Havre – 1885
Huile sur toile.
Evreux
Eugène Boudin
France, 1824 – 1898
Crinolines sur la plage
Huile sur toile
1863
Musée d’Assezat
Fondation Bemberg
Toulouse
Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Huile sur toile
1881
Rue de Fervaques
Musée d’art et d’histoire de Bayeux
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Eugène Boudin
Ciel d'orage sur l'estuaire du Havre
1892 - 1896
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Femme en robe bleue sous une ombrelle
1865
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Le Port de Honfleur
1897?
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Les Baigneurs à Trouville
1890 - 1897
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Trouville scène de plage
1880 - 1889
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Vue de Caudebec-en-Caux
1889
MUMA
Le Havre
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Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Crépuscule sur le bassin du Commerce au Havre
Eugène Boudin
Honfleur, place sainte Catherine
Vers 1854 - 1855
Eugène Boudin
1824 - 1898
Portrait à Honfleur
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Eugène Boudin
Petite poissonnerie à Honfleur
Vers 1854 1859
Le marché au détail du poisson, installé au pied de l’église Sainte-Catherine, est transféré au début du Second Empire à l’extrémité du Vieux Bassin. Les femmes des pêcheurs l’ont difficilement accepté. Elles ne voulaient pas s’éloigner de leurs maisons situées rue Haute ou rue de l’Homme au Bois.
Les étals peints par Eugène Boudin sont protégés par deux bâtiments construits entre le parapet et le quai.
La vente en gros du poisson a été aussi transférée et se faisait devant la Lieutenance.
Eugène Boudin
Statue à Honfleur
Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Le rivage de Deauville
Salon de la société nationale des Beaux-Arts de 1897
Huile sur toile
Lille
Musée des Beaux Arts
Boudin a été formé par Isabey.
Il a été l'un des premiers à peindre sur motif.
Il explore les demi-tons.
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Eugène Boudin à Honfleur.
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Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine le 19 septembre 2020 a été proposée une conférence sur la vie et l'œuvre d'Eugène Boudin, peintre considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme et qui a peint plusieurs tableaux du Faou et de sa région.
Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Entrée du port de Trouville à marée haute
1892 - 1896
Muma
Le Havre
Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Le Pardon de Saint-Anne-la-Palud au fond de la baie de Douarnenez
1858
Muma
Le Havre
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Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud
Etude préparatoire
1858
Muma
Le Havre
Charles Cottet
"Femme de Plougastel au Pardon de Sainte-Anne-de-Palud"
1903
Rennes
Musée Beaux-Arts
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Eugène Boudin
Eugène Boudin
Honfleur, 1824 – Deauville, 1898
Coeur de ferme
1889 - 1890
Huile sur toile.
Rennes
Musée Beaux-Arts
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Eugène Boudin.
Beaulieu: la baie de Fourmis.
1892.
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Eugène Boudin
Fleurs dans un vase
1869
Muma
Le Havre
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Eugène Boudin
Fleurs dans un verre sans pied
1856
Muma
Le Havre
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Eugène Boudin
Nature morte aux pivoines et seringa
1856
Muma
Le Havre
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Eugène Boudin
1824 - 1898
Coup de vent à Frascatti
Le Havre
1896
Huile sur toile.
Petit Palais
Paris
Il vécut son enfance au Havre et montre son attachement à sa ville natale.
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