Le camp de Saliers, un camp d’internement pour les nomades

Publié le par bmasson-blogpolitique

Le camp de Saliers, un camp d’internement pour les nomades

Suite au décret du 6 avril 1940 interdisant la citoyenneté aux nomades sur la totalité du territoire métropolitain, la répression s’est amplifiée contre les Tsiganes français et étrangers conduisant à l’ouverture de nombreux camps d’internement en France.

Créé en 1942 par le régime de Vichy, le camp de Saliers a été le seul camp ouvert en zone sud.

Son caractère concentrationnaire et raciste est évident. Il s’agit de pallier la surpopulation du camp de Rivesaltes. Raciste car il regroupait des personnes selon un caractère racial : « les Gitans » ou « nomades ». La majorité des internés sont des Français ce qui démontre que pour le régime de Vichy la « race » prime sur la nationalité et abolit la citoyenneté.

Les autorités voulaient faire du camp de Saliers un instrument de propagande pour répondre aux nombreuses critiques venues de l’étranger sur les conditions d’internement dans les camps français. Or les réalités matérielles de vie sont négligées. Les travaux de construction des cabanes ne sont pas terminés lorsque arrivent 60 hommes en provenance du camp de Rivesaltes les 3 et 21 juillet 1942. Ils vont devoir participer à la construction des cabanes.

Fin novembre 1942, un premier convoi arrive de Rivesaltes. En décembre, on décompte 380 internés à raison de 10 à 15 personnes par cabane de 4x8m. La situation sanitaire est déplorable. Les familles subissent « un séjour particulièrement odieux » (d’après un rapport de l’Inspecteur des camps du 5 décembre 1944) : état d’inachèvement des cabanes, contact direct avec les parasites, manque de luminosité, chauffage insuffisant, pas d’adduction d’eau potable*, ni d’évacuation d’eau usée, sous-alimentation.

Au total, 677 personnes vont être enfermées dans ce camp.

227 enfants ont dû être évacués, c’est-à-dire arrachés des bras de leur mère et confiés à des organismes divers. 25 personnes, dont 6 enfants, sont morts ici des conditions déplorables d’hébergement.

Par confusion avec un camp militaire nazi, le camp subit une attaque aérienne alliée le 18 août 1944.

211 internés en profitent pour s’évader.

Le camp quasiment vide ne sera dissout que le 15 octobre 1944.

Ses vestiges seront détruits en 1952 après le tournage de G.H.Clouzot Le salaire de la peur.

Ma bister ! (N’oublions jamais !, en romanes)

La sculpture est réalisée par Jean-Claude Guerri et le monument a été inauguré en 2006.

Le camp de Saliers, un camp d’internement pour les nomades
Le camp de Saliers, un camp d’internement pour les nomades
Le camp de Saliers, un camp d’internement pour les nomades

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Bras de fer pour l'eau potable
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Paris

 

 

Publié dans Arles

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