Théâtre - Fabrice Luchini et moi - Gérard Depardieu

Publié le par bmasson-blogpolitique

Théâtre

Fabrice Luchini et moi

 

De et avec Olivier Sauton

Ce spectacle a été joué à Avignon et sera représenté à Avignon 2016 dans deux salles, dont celle du théâtre des Remparts.

 

Si notre acteur n’aime que lui, il a aussi une autre passion, Fabrice Luchini qu’il rencontrera dans la rue, par une sombre nuit d’hiver.

Il nous présente donc cette rencontre et ses conséquences et il joue les deux personnages.

Vous connaissez Fabrice Luchini et ses mimiques ? Et bien, Olivier Sauton les reproduit à merveille. Il est Fabrice Luchini ! Bouche écarquillée, yeux globuleux et incisifs, accent précieux et syllabes détachées, telle est la panoplie de notre héros.

« Pourquoi je m’énerve ? », « J’adore ce que je dis ! », « L’amusement c’est sérieux ! », « Je m’énerve, on ne va pas en parler pendant vingt minutes ! », dit-il comme en un songe, introspectif, nous faisant partager son intimité, se parlant à lui-même tout en ponctuant ou en donnant du souffle à sa phrase.

Il appuie sur les accents toniques « Une TorTue éTait… » Tout en insisTant sur les leTTres de son choix.

La tortue et le nageur

Tag à Marseille

 

 

Il en rajoute gestuellement avec ses yeux écarquillés, acteur, son ventre en avant, agressif, son index et auriculaire rejoignant le pouce avec les autres doigts ballants , inquisiteur, son sourire de travers avec sa bouche, moqueur, ses lèvres écartées pour mettre an avant sa dentition, vantard, sa main gauche dans sa poche, intellectuel, son épaule gauche plus haute que son épaule droite, concentré, sa lèvre du bas posée sur celle du haut, interrogatif, sa main tenant son menton, pensif, sa langue entre ses dents en avant, provocateur, sa voix grave, insistant, ses épaules arrières resserrées, concis, ses silences entre les mots et les phrases, harangueur, sa langue balayant sa joue gauche puis sa joue droite, manipulateur, ses yeux se fermant, désabusé, sa jambe gauche fléchie et en appui sur sa jambe droite, bateleur.

Tout est exagéré, dans le pur style de Gérard Depardieu. Il tremble sur la fin d’un mot, ne voulant plus le lâcher, le gardant en bouche, tel un vin délicieux qu’il ne faut pas avaler tant il est succulent et précieux, « fami_i_i_i_i_i_ne ! ». Il est directif, irascible, impétueux, hautain, désarmant, drôle.

Olivier Sauton nous fait une explication de texte très personnelle du poème de Charles Baudelaire « Enivrez-vous ! ». «Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. » La cigale de la fable de Jean de la Fontaine (il en a écrit 243, tout de même) se transforme en clubeuse à Ibiza. C’est hilarant. Il savoure la scène d’Alceste dans le Misanthrope de Molière, acte I, scène I, la plus difficile à jouer de tout le répertoire de théâtre. Nous retrouvons à nouveau le vocabulaire de l’époque, tous les mots que j’aime, « lamentable », « grotesque »…

« Je hais tous les hommes, les uns parce qu’ils sont méchants et malfaisants, … ».

Ce jeune coiffeur à l’origine, détenteur de son CAP en poche, est capable de citer quatre auteurs différents dans la même phrase.

« Travaille comme tu t’amuses. »

Antonin Blondin

« Les femmes jouissent par l’oreille. »

Marguerite Duras

Mais il est capable d’en inventer aussi.

« La bêtise cause, l’intelligence se tait. »

« Si tu parles faux, comment veux-tu qu’on t’écoute vrai ? »

« Si tu veux être passionnant, il faut être passionné. »

« On ne fait confiance qu’aux gens confiants. »

« Un classique, c’est intemporel. »

Face à lui, notre acteur se transforme en un jeune ignare, naïf, qui ne lit pas les classiques, « Je ne suis pas vintage ! », qui use de mots américains, « Yes ! Yes ! Yes ! », qui n’aime que lui-même, encore un !

Courez-y, battez-vous pour arracher la dernière place, installez-vous bien dans votre fauteuil, car vos oreilles vont connaître un grand moment de plaisir. Ne partez pas avant la fin du spectacle, un véritable bijou d’humour concis et intelligent. Fabrice Luchini est venu voir le spectacle d’Olivier Sauton !

Le spectacle l’a perturbé, et il a utilisé une nouvelle gestuelle, il a croisé les bras, tout en marchant… « Il faut que je marche ! » Le maître a trouvé son maître…

Théâtre - Fabrice Luchini et moi - Gérard Depardieu

« Travaille comme tu t’amuses. »
Antonin Blondin

« Les femmes jouissent par l’oreille. »
Marguerite Duras

 

Arles

Gérard Depardieu

 

Photo Marian Adreani

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Gérard Depardieu

 

 

 

 

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Gérard Depardieu

Propos sexuels crus.

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Toucher les fesses et les seins. Devant tout le monde. Personne ne réagit!

Mettre la main dans la culotte.

"Ca sent la chatte ici!"

L'Humanité 

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G Depardieu 

Les hommes sur les plateaux de cinéma n'ont rien dit et l'ont laissé agresser les femmes.

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