Rencontre avec le ministre grec de l'éducation nationale, Aristides Baltas

Publié le par bmasson-blogpolitique

Aristides Baltas. Ministre grec de l’Education nationale, de la religion et de la culture.

08 07 2015

Aristídis Baltás

Il a créé Syriza en 1968 (après les événements en Tchécoslovaquie). C’est la scission du parti communiste grec en deux : Syriza d’un côté et le KKE de l’autre. Il a étudié à Paris d’août 1968 à 1973 (durant les années dominées par les colonels) et a obtenu un doctorat en physique théorique. Il a été professeur à l’école Polytechnique, ingénieur, philosophe de la science.

Il enseigne encore après sa retraite. Il se déclare « ministre sans aucune expérience ».

Il est professeur émérite de philosophie des sciences à l'Université technique nationale d'Athènes et président de l'Institut Nicos Poulantzas .

Après les cinq mois de négociation sur la dette, son ministère n’est pas impliqué directement.

Il y a eu beaucoup de « Non » au référendum. Syriza était prêt à une victoire mais pas si grande. Les médias ont propagé la peur.

Le ministère de l’Education Nationale touche toutes les familles grecques. La religion est inscrite dans la constitution grecque. La liberté de la foi est assurée.

La question est plus délicate pour les musulmans. Ils représentent la moitié des habitants en Thrace. Leur histoire est longue et douloureuse. Il faut leur assurer la possibilité de pratiquer leur foi.

L’éducation nationale grecque est dans un état lamentable à cause de la crise.

Les Grecs réclament l’annulation de la dette, la mise en place d’un plan Marshall et des négociations avec l’Europe sur d’autres bases.

Merkel a déclaré que « la question de la dette n’est plus un tabou ».

Tsipras est prêt à suivre les lois de l’Union Européenne, mais il constate que ces lois dépassent la règle du droit ordinaire.

C’est lui qui a demandé la confrontation avec les représentants du parlement européen.

Il a déposé trois lois au parlement grec pour lever des obstacles.

Il souhaite soulager la crise humanitaire dans les écoles grecques et  résoudre le problème des « étudiants éternels» qui sont forcés de suspendre leurs études afin de trouver du travail pour eux-mêmes. Ses objectifs à long terme sont de rétablir l'indépendance de l'enseignement secondaire de l'enseignement supérieur, d'abolir les examens pan- hellénique, et à soutenir le libre accès à l'enseignement supérieur.

L’examen d’entrée à l’Université.

Les familles grecques préparent les élèves pour ce concours final.

Durant les deux ou trois dernières années, il y a eu des obstacles nouveaux qu’il a fallu surmonter. Il y aura une réforme structurelle qui sera beaucoup plus stable. La bataille des idées a été basée, dans un camp, sur les mensonges, la calomnie et la religion.

Les syndicats n’ont pas une idée très claire sur ce qu’il se passe dans les écoles.

D’où l’idée d’Aristide Baltas d’aller visiter les écoles. Il y a des gens héroïques qui font vivre l’école avec les parents. Cela n’apparaît pas dans les journaux. C’est la force de la Grèce. Le ministre veut montrer les efforts de ces enseignants qui continuent sans argent à faire vivre leur école d’une manière étonnante.

La démocratie avec la population.

Il y a des groupes parlementaires classiques, des luttes syndicales.

La démocratie au niveau quotidien n’apparaît pas clairement sur la scène publique.

Le ministère doit aller au-devant des gens. Il faut des discussions sur les expériences. Le ministre veut inviter les enseignants de toute la Grèce pour discuter de ce qui se passe, connaître leur demande au ministère, établir le fonctionnement des écoles dans les quartiers, avec les parents. Il faut montrer que l’école est valable et qu’elle fonctionne bien. Il faut lier les deux points de vue du ministère et celui de ceux qui sont à l’extérieur.

Il va aussi visiter la population musulmane pour voir quels sont les problèmes. La Grèce peut devenir un exemple.

Il veut développer l’éducation civique et anti-corruption dans les écoles primaires, à l’opposé de la mentalité des parents d’élèves.

Il veut aussi faire élire les directeurs d’école par leurs collègues.

Rencontre avec le ministre grec de l'éducation nationale, Aristides Baltas

L’hospitalité grecque.

Il y a des choses archaïques dans la société grecque. La notion de famille y est plus forte qu’ailleurs. Il y a des familles qui ont un membre qui vit avec une pension, un autre qui est au chômage et deux petits enfants à élever. Et pourtant, il faut faire vivre la famille.

La méfiance des Grecs envers l’Etat.

Après la Révolution d’indépendance de 1821, la société grecque qui vivait au sein de l’empire Ottoman a été influencée par le siècle des Lumières. L’Etat grec, partagé entre ces deux forces réunies, a été imposé de l’extérieur avec de nouvelles règles qui n’étaient pas liées à l’expérience. Il y a eu des malentendus et une méfiance s’est installée envers l’Etat.

C’est pourquoi les Grecs ne respectent pas la loi contre le tabac dans les lieux publics. Si la loi n’est pas en conformité avec leur mode de vie, elle n’est pas appliquée.

Le « Non » au référendum est lié à une histoire profonde de la Grèce.

Rencontre avec le ministre grec de l'éducation nationale, Aristides Baltas
Rencontre avec le ministre grec de l'éducation nationale, Aristides Baltas

Groupe familial : Nebseny et Baket avec leur fils

Calcaire

Probablement Saqqara

Moyen Empire – XVIIIe dynastie (1550 – 1292 avant Jésus-Christ)

Musée du Louvre

 

Nebseny, directeur de l'étable du roi, est représenté avec sa femme et son fils. Il est décrit comme le « silencieux véritable au parfait comportement », l'homme « qui ne prend pas parti ». Cette description correspond à l'idéal de l'homme sage, défini dans l'Enseignement de Ptahotep.

 

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